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[ITW] Coralie Marabelle, nouvelle étoile de la Paris Fashion Week

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© Margaux Gayet

Coralie Marabelle a créé sa marque de prêt-à-porter en 2016 ; depuis, elle a présenté quatre collections, dont la dernière l’occasion d’un défilé lors de la Fashion Week à Paris. Un pop-up store ouvre ses portes les 13, 14 et 15 octobre au 30 rue de Picardie dans le Marais.

Bonjour Coralie, pourrais-tu te présenter ?

Coralie : Bonjour ! Je suis Coralie Marabelle, fondatrice et directrice artistique de la marque de prêt-à-porter pour femme CORALIE MARABELLE.

Avant de créer la marque en 2016, j’ai étudié au Studio Berçot, école de stylisme à Paris, puis j’ai travaillé chez Hermès, à la ligne artisanale de la Maison Margiela, et chez Alexander McQueen à Londres. Ce furent des années passionnantes mais épuisantes. Je travaillais comme une folle, et j’ai eu envie de me recentrer.

En 2014, j’ai créé ma première collection que j’ai présentée au Festival de Hyères, et j’ai remporté le Prix du Public. La participation à ce concours médiatisé et reconnu fut un véritable tremplin pour moi. J’ai commencé à gagner ma vie en tant que styliste en faisant notamment des collaborations avec Jo Malone London ou La Redoute.

Finalement, en 2016, j’ai décidé de créer ma marque avec mon associé Antoine Gagey. Nous avons présenté notre première collection en mars 2016 et venons de présenter notre 4ème collection lors de la dernière Fashion Week à Paris.

© Etienne Gallerand

Tu t’es beaucoup inspirée des pays d’Afrique et du Moyen Orient, ou du Japon. Qu’est-ce qui explique ces choix ?

Coralie : Je me sens un peu comme une exploratrice. Je voyage, j’observe, je rencontre, je feuillette, toujours à la recherche d’une culture lointaine, d’un folklore, d’un évènement marquant, qui devient une obsession et un point de départ pour créer une nouvelle collection. Je travaille beaucoup avec la matière, les textures, et il n’y a pas de frontières là-dessus. C’est souvent dans d’autres cultures que l’on découvre des choses originales.

Pour ma première collection présentée au Festival de Hyères par exemple, je cherchais une texture volumineuse, laineuse, et je suis tombée sur la photo d’un berger iranien des années 50. J’ai eu un coup de foudre pour cette photo, et c’est devenu le sujet principal de ma collection.

Pour la collection automne-hiver 2017 actuellement en vente, je me suis inspirée des clichés du photographe malien de années 70 Seydou Keïta. On y retrouve des codes graphiques communs comme le damier noir et blanc, les volumes, les volants, mais aussi les attitudes spontanées, fières et optimistes des maliens qui posaient devant son objectif.

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© Mathieu Vilasco

Quelle est ta vision de la mode ? Tu parles de « couture-à-porter » ?

Coralie : Dans l’esprit des gens, la haute-couture est une chose un peu poussiéreuse, réservée à une clientèle hyper élitiste. En réalité, la haute-couture est surtout un hub de créativité. C’est là qu’on peut expérimenter, rechercher, trouver l’authenticité et l’excellence. C’est ce travail créatif que je souhaite mener et amener sur des vêtements qu’on peut porter au quotidien.

Tu dessines une mode très élégante, très féminine. Comment se positionne ce genre d’offre dans une mode aujourd’hui très streetwear ?

Coralie : La mode est faite de cycles. Je pense qu’on arrivera un jour au bout de la vague du Streetwear. Les femmes commencent déjà à dévier de ce mouvement minimaliste et elles ont envie de choses plus originales et travaillées. Ce n’est pas un hasard si John Galliano a été nommé directeur artistique chez Margiela.

On a aussi besoin d’un retour au travail de la couture, de recherche et d’originalité. Je pense que les gens en ont un peu assez de retrouver les mêmes vêtements dans le monde entier. Les femmes ont envie de porter des pièces que leurs copines n’ont pas.

La mode semble être consommée toujours plus vite : les collections sont de plus en plus fréquentes, on peut acheter en live sur les défilés…

Coralie : C’est vrai que les choses ont changé. Avant, les défilés étaient destinés aux professionnels de la mode, aux journalistes et aux acheteurs. Maintenant, avec les réseaux sociaux, tout le monde peut suivre les défilés. Par conséquent, les défilés ne s’adressent plus aux mêmes personnes. C’est ce qui explique l’arrivée du ‘see now buy now’ : les clientes souhaitent pouvoir acheter tout de suite ce qu’elles voient sur Instagram.

Mais si les collections mettent 6 mois à arriver en magasin, c’est parce qu’il faut le temps de produire les vêtements, de les livrer… C’est tout un processus, avec des étapes incompressibles, qui se retrouve chamboulé. Respecter cette temporalité c’est aussi laisser le temps à la presse de faire son travail, un travail de diffusion essentiel pour aider les clientes à comprendre et « digérer » les tendances.

Quelle est ta définition de la Pop Culture ?

Coralie : Spontanément je pense au Pop Art, à Andy Warhol et ses nombreuses collaborations avec d’autres artistes. J’aurais tendance à dire que c’est un point de rencontre. D’ailleurs, BETC Pop c’est justement le fait de rassembler au sein de l’univers culturel, faire des connexions entre l’art, la culture, la musique. La culture pop c’est une proximité avec les gens, quelque chose de populaire, à l’opposé de l’élitisme.

Tu t’inspires de la Pop Culture ?

Coralie : Globalement, les gens m’inspirent. J’essaye d’être au courant des tendances, des nouvelles musicales, des envies de la jeunesse… Toute cette Culture avec un grand C. Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui grouille ? J’aime aller dans la rue voir ce que les gens portent, aiment, etc.

CORALIE MARABELLE SS18 - Backstage Fashion Show - 14

© Mathieu Vilasco

Quelles sont vos actualités ?

Coralie : Nous avons présenté la collection Printemps-Eté 2018 lors de notre premier défilé le 28 septembre dernier. Ce fut un moment important pour nous !

Nous organisons aussi un pop-up store le 13, 14 et 15 octobre prochain au 30 rue de Picardie, où on pourra acheter la collection automne-hiver 2017 et pré-commander la collection printemps-été 2018.

Enfin, nous lançons une collection capsule d’objets de décoration en collaboration avec The Socialite Family, qui sera diffusée fin octobre.

Les vêtements de Coralie Marabelle sont disponibles sur son site, et ce week-end au 30 rue de Picardie à Paris.