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[ITW] Agar Agar, le son et l’image

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On a parlé musique, art et pop culture avec Clara et Armand d’Agar Agar, avant leur passage à la Gaîté Lyrique le 27-28 septembre.

Comment ça va après cette tournée, pas trop fatigués ? 

Armand : On n’a pas encore fini mais ça s’est quand même un peu calmé… On a passé 2-3 mois de tournée des festivals assez intense, ça crève un peu de bouger à droite à gauche, mais globalement ça va. On finit la tournée début décembre, mais d’ici là il nous en reste pas mal… Genre 15-20 concerts. On va commencer la tournée européenne et internationale.

Quel est votre meilleur souvenir de concert ? Une salle qui vous a particulièrement marqués ? 

Clara : Récemment, on a joué dans au Festival Woodstower à Lyon et c’était vraiment cool, une bête d’ambiance, des animations bien rigolotes et un bon esprit festival forain 3ème degré [rires]. Il y avait même une tyrolienne qui traversait tout le festival, tu voyais des gens au-dessus de toi ! En plus, la programmation était vraiment cool, il y en avait vraiment pour tous les goûts avec une scène plus expérimentale, rap, c’était harmonieux et de qualité.

Armand : Le groupe Deux Boules Vanille a vraiment assuré, c’était le meilleur concert du festival. Il s’est passé un truc assez marrant, on a pas eu vraiment de balances avant le concert et au moment du soundcheck il y a au moins 500 personnes qui sont arrivées d’un coup en courant. Les gens étaient méga chauds, ils dansaient sur nos balances [rires].

Vous avez fait des études d’arts visuels, ça influence votre musique ?

Clara : Moi j’ai arrêté les études, puisque je fais de la musique depuis plusieurs années avec plein de projets différents. Je suis plus ou moins tout le temps en train de bouger et j’ai pas réussi à gérer les deux en même temps… C’était pas du tout voulu, j’aurais aimé continuer.

Armand : En ce qui concerne l’influence des arts visuels, c’est hyper variable. Il y a certains morceaux pour lesquels on s’est beaucoup inspirés d’images, c’était surtout le cas au début. D’autres naissent d’échanges, d’idées déjà musicales de base. Il y a pas de schéma précis pour nos créations.

Clara : Après j’aime beaucoup écrire en pensant visuel, j’écris des images.

Armand : Dans l’écriture, clairement, et je pense que ça se ressent. C’est plus une écriture d’images, qui parle de tableaux, qu’une écriture de texte ou d’histoire.

Clara, tu as un background qui est rock ; comment ça se fait que tu te sois investie dans un projet plus électro ? 

Clara : Oui ! En vrai, je n’ai pas fait que du rock, j’ai aussi été chanteuse pendant 6 mois dans un groupe de pop ! En fait, j’ai fait un peu de tout quand j’étais au lycée, un groupe de folk aussi. J’ai collaboré avec Mad Rey, fait du trip-hop… J’aime tous les styles de musique !

Agar Agar, c’est un peu arrivé par hasard. Aujourd’hui, c’est votre projet principal ?

Clara : Tout s’est vraiment enchainé quand on a sorti notre premier single publiquement, avec le soutien des Inrocks. On a fait plein de vues et c’est là que ça a bien décollé.

Armand : C’est devenu notre projet principal au bout d’un moment, parce qu’il y avait un engouement derrière, que tout se passait bien. A la base on n’avait pas du tout cette volonté d’en faire notre projet principal, mais c’est pas gênant que ça le devienne [rires]. On s’aperçoit qu’il y a plein de choses à découvrir, notamment sur le fonctionnement du monde de la musique en France, mais aussi sur soi-même grâce à la scène : comment on se comporte devant plein de personnes, avec les enjeux médiatiques, etc. Ça donne envie de prendre les choses à bras le corps. On remarque aussi que si on ne s’investit qu’à demi-mesure, les choses peuvent très vite partir dans une direction qui ne nous convient pas. Il faut parfois prendre du recul, parfois foncer tête baissée.

Est-ce que vous pouvez nous donner un album ou un artiste par décennie, des années 70 à 2010 ? 

Clara : Pour les années 70, Crime.

Armand : Good Vibrations des Beach Boys. C’est plus 60, mais on va dire que ça compte pour 70 [rires].

Clara et Armand : Pour les années 80, Jacno.

Armand : Pour les années 90, j’ai tellement de choses… Je vais dire Richard H. Kirk pour ses projets chez Warp.

Clara : Moi plus du R’n’B pour cette décennie… Genre Queen Latifa.

Armand : Années 2000, les premiers albums de Ceephax Acid Crew.

Clara : Putain, c’est dur ton truc [rires]. Blink 182 ?

Armand : Et plus proche de maintenant, je dirais Palmbomen.

Clara : Et moi, entre Ariel Pink et XXXTentacion.

C’est quoi votre définition de la pop culture ? 

Clara : La pop culture pour moi c’est devenu… le rap c’est devenu de la pop et la pop c’est devenu du rap. C’est plus vraiment définissable comme étant un style musical comme la variété Pop.

Armand : Moi j’ai l’impression qu’aujourd’hui ça sous-entend tout ce qui est musique populaire. Ca ne désigne plus du tout un genre musical ou une manière de s’exprimer musicalement, c’est plus le contexte dans lequel la musique est créée. La Pop c’est de la musique qui rentre dans un registre ou tu as un certain nombre de followers, un contexte orienté commercial et qui te permet de viser un large public. J’ai l’impression qu’on utilise pop culture pour désigner une culture consensuelle, occidentale, de masse. C’est très perméable en terme de style artistique, c’est plus une économie.

Vous vous sentez pop ?

Clara : D’une certaine manière, oui !

Armand : Oui en partie, on a des titres qui sont pop et d’autres qui le sont moins. Par exemple Prettiest Virgin c’est un titre Pop. On a un pied dans la pop et un autre largement ailleurs. C’est un truc qui est intéressant avec Agar Agar, et c’est un point qu’on va continuer à développer.

Agar Agar, en concert à La Gaîté Lyrique les 27 et 28 septembre (COMPLET) et à La Cigale le 1er mars. Pour les suivre, rendez-vous sur leur page Facebook.