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[ITW] Laurent Kemler, programmateur du Big Bang Festival

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Le Big Bang Festival s’installera les 27 et 28 octobre aux Docks de Paris à Aubervilliers. À l’occasion de cette 5ème édition, nous nous sommes entretenus avec Laurent Kemler, le programmateur du festival.

Comment et pourquoi est né le projet Big Bang ?

C’est en 2013, dans les jours qui ont suivi la première édition de Marvellous Island. Toute l’équipe s’est retrouvée autour d’un diner “débrief” pour partager ses expériences et poser les bases d’améliorations pour l’édition suivante. Nous étions tous un peu déprimés de devoir attendre un an pour revivre ces moments. Nous avons alors décidé de lancer une édition hivernale six mois plus tard, dans un contexte différent (Marvellous Island est outdoor, Big Bang est indoor). Cela nous permettait de réaliser un évènement complémentaire de Marvellous Island, avec ses spécificités.

© Maxime Chermat

Cela nous permettait de réaliser un évènement complémentaire de Marvellous Island, avec ses spécificités.

Comment avez-vous choisi les artistes du line-up ?

Oh c’est facile, comme tous les ans, j’ai joué aux fléchettes sur la programmation du Sonar [rires] ! Non je plaisante, les facteurs sont multiples. Déjà, j’essaie de ne pas refaire ce qui a déjà été fait l’année précédente ; si un artiste est venu en DJ set, et que l’on veut le revoir, on essaie de faire le live ou un back to back.

C’est important de renouveler nos line-ups ; déjà c’est excitant (marchera/marchera pas?) et puis, dans la mesure où nous ne sommes pas un club qui a une cinquantaine de weekend dans l’année à programmer mais seulement 5 jours (2 pour Marvellous Island, 2 pour Big Bang, et 1 pour le brunch), c’est important d’apporter du sang neuf.

J’essaie de faire se mélanger des artistes confirmés avec des artistes en devenir, si possible j’y ajoute mes coups de cœur du moment (en fonction de mes découvertes des mois précédents), toujours quelques jeunes talents (parce qu’après tout, un festival est fait pour découvrir de nouvelles choses) et le plus important, des artistes français en lesquels je crois. Si Marvellous Island se veut plus éclectique en terme de programmation de part sa nature, son cadre et la période de l’année, Big Bang ne laisse que peu de place au doute : on veut principalement de la Techno, avec une scène plus House.

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Toute l’histoire que nous racontons s’achève avec une scénographie immersive aboutie, en rapport avec le nom des scènes ou le thème de l’événement.

Quelle importance vous accordez à la scénographie ?

Elle est très importante chez nous. Toute l’histoire que nous racontons s’achève avec une scénographie immersive aboutie, en rapport avec le nom des scènes ou le thème de l’événement. Nous sélectionnons des lieux qui offrent suffisamment d’espace et de hauteur sous plafond pour y développer nos idées artistiques ; des lieux bruts, où tout est à faire. Cela va de l’implantation des scènes à leur périmètre, en passant par leur design.

La scénographie, c’est ce qui permet de plonger les festivaliers dans notre univers : qu’il soit coloré, fleuri et minimaliste pour Marvellous Island, ou plus sombre et froid pour Big Bang. De manière générale, tout ce qui attrait à Marvellous Island aura un caractère joyeux, coloré alors que Big Bang est très axé sur l’espace, les étoiles, planètes. Comme nous travaillons plusieurs scènes sur chacun de nos évènements, cela permet d’y développer des idées différentes : des écrans LED sur une scène, une scénographie artisanale sur l’autre, etc.

L’année dernière pour Big Bang, nous avions une scène avec des écrans LED, et sur l’autre, les artistes jouaient derrière un cratère de Lune, avec des fusées et des comètes sur les côtés. Au-delà des scènes, nous mettons un point d’honneur à scénographier les  espaces de vie du festival : l’entrée, les bars, les allées, les toits, les zones à cacher…

Alan Fitzpatrick à Marvellous Island © Maxime Chermat

Petre Inspirescu au Big Bang Festival Maxime Chermat

 

T’as une anecdote marrante à nous raconter ?

Oui bien sûr, j’en ai des tonnes ! Vous êtes plutôt quel style ? L’artiste qui disparait à l’aéroport sans téléphone ? Le cariste qui décide de couper par derrière un bâtiment avec le Fenwick, et qui s’écroule dans la cuisine qui était en sous-sol ? L’artiste qui débarque fiévreux à Paris et qui ne se pointe pas au festival faute d’énergie ?

Alan Fitzpatrick au Marvellous Island © Maxime Chermat

Un artiste à surveiller de près selon toi ?

NTHNG. C’est un projet Techno que j’ai découvert l’hiver dernier, je m’étais juré de le placer sur Big Bang cette année. On est en plein dans l’amour de la musique. Cet artiste ne veut pas être filmé ou faire d’interviews. Il n’y a pas d’images de lui qui circulent. NoTHiNG ! Musicalement, on est entre drums hyperactifs, kicks grinçants, des nappes chargées en profondeur et des mélodies planantes. Le genre d’artiste qui te mettra dans l’ambiance lunaire du festival.

Ce qui tourne en boucle dans tes écouteurs en ce moment ?

Il y a de tout, c’est très éclectique ! Quelques sons : Shonky – Le Velour (Larry Heard Underground Dub Mix), Premiesku – Noococ (Sons Of Tiki Remix), Guido Schneider & André Galluzzi – Albertino, Los Hermanos – Quetzal, Raffaele Rizzi – Black Ops, I Hate Models – Eternal Loneliness, Manoo & Raoul K feat Ahmed Sosso – Toucan (Dixon Rework), Denis Horvat – Lodi.

C’est quoi pour vous le meilleur festival au monde ?

C’est dur de répondre à cette question, ça dépend vraiment des goûts et des couleurs et de ce que l’on recherche… Pour moi, ce qui est important hormis les artistes, c’est le cadre, la fluidité, la scénographie et plus généralement l’expérience. Le Line-up me fait me déplacer, mais ça ne suffit pas.

En terme de line-up, des festivals comme Timewarp, Awakenings, Dekmantel, BPM et dans un autre registre Coachella me paraissent au-dessus du lot pour les amateurs de gros calibres, alors qu’un festival comme les Nuits Sonores est très avant-gardiste dans ses choix artistiques.

En terme d’expérience, Glastonbury est inoubliable, et même si je ne suis pas fan de la programmation (et si je n’y suis jamais allé), Tomorrowland a l’air d’être abouti en terme de décors, de scénographie et d’expérience. Si le virage underground qu’ils ont entamé il y a quelques années se poursuit, j’irai peut-être y faire un tour.

Pour les aventuriers, il y a aussi des festivals comme le Melt en Allemagne, le Exit en Serbie, Outline en Russie et Sunwaves en Roumanie qui méritent le détour

© Maxime Chermat

[La pop culture] symbolise le vivre ensemble, l’amour de la vie et le respect des différences.

Quelle est ta définition de la Pop Culture ?

C’est la culture de la rue, qui rassemble les tendances du moment (street art, musique, ciné, food,..) que l’on pourrait définir comme « mainstream », et qui touche la majeure partie de la population. Elle symbolise le vivre ensemble, l’amour de la vie et le respect des différences. Je me trompe ?

L’after movie de l’édition 2016 :

 Pour plus d’infos, rendez-vous sur l’event. Pour réserver vos places, ça se passe sur la billetterie.