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[ITW] HER continue son aventure

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Simon Carpentier, moitié du duo Her, s’est éteint la semaine dernière, à l’âge de 27 ans. La formation scénique Her a décidé de continuer sa tournée en son honneur.

Quelques jours avant cette tragique annonce, nous avons eu la chance d’interviewer le duo. Nous publions cette interview en hommage à Simon, et parce que la formation scénique a décidé de continuer sa tournée, à commencer par Rock en Seine.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, vous pouvez vous présenter ?

Nous sommes HER et essayons de faire une musique moderne et sensuelle qui prends tout son sens en live

Vous avez vécu en Allemagne et aux Etats-Unis ; comment ça a influencé votre musique ?

Nous avons eu la chance de voyager et de nous imprégner de cultures étrangères à l’adolescence. Cela nous a permis de découvrir des groupes comme Kraftwerk, Can ou la soul américaine qui nous est très chère. Nous ne sommes pas les seuls à puiser nos inspirations dans des genres très différents, c’est propre à notre génération qui écoute la musique sur internet, un peu de tout qui vient de partout. En ce qui nous concerne notre plus grande influence est la black music au sens large, d’où nous avons puisé la recherche du groove et du style vestimentaire.

Quelle place ont les arts visuels pour vous ?

Lorsque nous avons réfléchi à la création de HER, tout a été important. Si la musique a été le point de départ, une fois que nous avons eu nos 30 morceaux écrits et enregistrés, on a commencé à réfléchir au nom, au logo, à l’image, à l’incarnation sur scène. Aujourd’hui tout à une place aussi importante que la musique dans un projet. On a fait de notre mieux pour lécher cette image, nous avons encore beaucoup d’autres envies que nous espérons pouvoir mener à bien à l’occasion d’un album peut-être.

Nous ne sommes pas les seuls à puiser nos inspirations dans des genres très différents, c’est propre à notre génération qui écoute la musique sur internet, un peu de tout qui vient de partout.

Comment vous définiriez votre musique ?

Nous l’espérons moderne et sensuelle mais surtout, on espère parvenir à raconter des histoires aux gens et à leur exposer notre vision de la musique qui doit avant tout être un partage.

Comment se passe la tournée jusque maintenant ? Impatients de jouer à Rock en Seine ?

C’est la première fois que nous avons une tournée aussi riche à l’international. Tous les festivals où nous jouons sont prestigieux et c’est un défi à chaque fois que nous essayons de relever.

Le moment le plus fou de la tournée ?

Le festival Garorock, on jouait à 22H de nuit juste avant Justice. C’est probablement le meilleur concert qu’on ait fait et c’est aussi le dernier où Simon a pu jouer sur scène. Autant de raisons qui en font un souvenir exceptionnel pour nous.

Votre album du moment ?

Très difficile de n’en choisir qu’un. Ça se joue entre Kanye West, Solange, Kendrick Lamar et Frank Ocean. Les 4 sont exceptionnels mais pour les chœurs époustouflants de l’intro ‘Ultralight Beam’ on va dire Kanye West.

Un artiste encore peu connu que vous voulez mettre en avant ?

Ivan Dorn, un artiste ukrainien avec lequel nous avons joué à Moscou. C’est une star là-bas mais totalement inconnu ailleurs. C’est un performeur exceptionnel qui a aussi le mérite de s’engager pour l’égalité des sexes.

C’est quoi le futur pour Her ? Un troisième opus de prévu ?

Le contexte est très difficile mais on s’est promis de faire le meilleur album possible qui devrait sortir en 2018. On a déjà pas mal de nouveaux morceaux.

Quelle est votre définition de la pop culture ?

C’est tellement vaste que c’est quasiment impossible de la définir. C’est un peu présomptueux mais on va emprunter les mots d’un autre plus intelligent que nous: le philosophe Richard Mèmeteau disait qu’elle a ce pouvoir “de recomposer de grands récits collectifs et de grands mythes où le peuple se réinvente”.