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[ITW] Noga Erez, politique sans genre(s)

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Un message qui a du fond sur des beats entraînants, c’est la recette de Noga Erez. Depuis le début du projet il y a 4 ans, la chanteuse/rappeuse israëlienne fait des vagues ; alors qu’elle a sorti son premier album il y a un mois, elle sera sur la scène des Eurockéennes ce samedi ! Pop l’a rencontrée.

Comment ton projet musical a-t-il commencé ?

Ça a commencé quand j’ai rencontré mon partenaire. Le projet s’appelle Noga Erez, mais il y a deux cerveaux derrière. Je suis l’un des deux, et l’autre est Ori Rousso, qui est mon partenaire dans tout. On compose, on fait les arrangements ensemble. Je l’ai rencontré pour qu’il m’apprenne à utiliser Ableton Live, le logiciel de musique électronique. Petit à petit, on est devenus inséparables, on a commencé à faire de la musique ensemble, à écrire des chansons.

La plupart de tes chansons cherchent à faire passer un message… C’était ton but ?

Je ne veux pas vraiment faire passer de message, mon objectif premier c’est de faire de la musique, je suis avant tout musicienne. A partir d’un moment, un plus grand nombre de mes chansons s’est mis à parler de ce qui se passe dans le monde, en Israël [d’où elle est originaire, ndlr], de sujets plus sociaux et politiques. Quand on a choisi les chansons pour l’album, on s’est rendus compte qu’il y avait un thème très engagé derrière.

Peut être parce que beaucoup de sujets sont politiques en Israël…

Ce n’était pas intentionnel, c’est venu progressivement. Je connais beaucoup d’artistes israéliens qui ont des carrières internationales et qui essaient d’éviter tant que se peut les sujets politiques.

Tu as des projets futurs ?

Oui, on a planifié beaucoup de sessions créatives en août. L’été va être très mouvementé, on va beaucoup tourner. Août sera plus calme, donc on va se remettre à écrire des chansons. J’espère qu’on pourra ne faire que ça, et travailler sur le prochain album.

Tu as un souvenir particulièrement marquant d’un concert ?

Oh oui ! J’en ai un qui date d’il y a quelques mois, à Paris. Je le dis partout. On a joué en première partie des Crystal Castles [à l’Elysée Montmartre, ndlr] ; au moment de monter sur scène, on sentait que la foule attendait déjà le concert des Crystal Castles et on avait peur qu’ils nous jettent des tomates. Mais au fil des chansons, les gens sont vraiment rentrés dedans. J’ai plein de nouveaux fans depuis ce concert. C’était vraiment incroyable.

Quels artistes tu suis de près ?

Je vais devoir sortir mon téléphone parce que j’oublie tout le temps son nom. C’est un rappeur britannique génial, mais il a le nom le plus compliqué du monde. C’est Nnamdi Ogbonnaya ; comment on est censé prononcer ça ? C’est vraiment un excellent artiste hip-hop, très approfondi, très complexe et en même temps tellement frais et drôle.

Quels sont tes goûts musicaux ?

J’écoute beaucoup de Flying Lotus, Kendrick Lamar, Vince Staples, MIA, PJ Harvey, Skepta, Aphex Twin, Modeselektor…

Et il y a un morceau en particulier ?

J’ai aussi oublié le titre de celui là, mais c’est de Frank Ocean. J’ai l’impression que rien qu’en écoutant ses chansons et en chantant par-dessus, j’ai progressé en chant. C’est tellement un bon chanteur…

Si tu devais te ranger dans un genre, tu l’appellerais comment ?

Je ne crois plus aux genres musicaux, vraiment ; donc je vais devoir laisser cette question sans réponse. Tu vois, tu pourrais dire que c’est de la pop électronique avec des influences hip-hop, RnB et trap, mais en réalité c’est un mélange de plein de trucs, de tous les artistes que j’écoute, les influences viennent de partout… Je ne pense pas que le genre soit encore pertinent.

Tu as un festival, une scène où tu rêverais de te produire ?

Oui, j’adorerais aller à Coachella. C’est un festival dont j’ai vu beaucoup de vidéos live, tous les artistes que j’aime y sont allés et ont fait des trucs géniaux. C’est un gros truc que j’aimerais vraiment faire un jour.

Tu connais des artistes français ? On a pas mal de hip-hop ici aussi…

Oui ! C’est quoi son nom… Je suis vraiment mauvaise pour les noms. Stromzy… ? C’est pas un rappeur, mais il a fait un gros hit. Il a une vidéo où il prétend être bourré et il parle avec la police… [elle parle de Stromae, ndlr]. Il y a aussi cette fille, Jane. Je trouve qu’elle a beaucoup de très bonnes chansons.

Tu as des artistes avec qui tu aimerais collaborer ?

Je ne sais pas trop… Je n’aimerais pas collaborer avec les artistes que j’aime. Je veux que mes héros restent héroïques, alors que quand tu rencontres quelqu’un il devient très humain. J’aime garder les gens que j’apprécie à une certaine distance.