[CLIP de la semaine] “Loverboy” de Lomboy
Musique - 08.6.2017
libre clairvoyance et richesse absolutrice, ce temps où le tournant fut aussi radical qu’une route en épingle. Le titre apparaît en premier comme un grand spleen urbain, libéré dans un espace fait d’asphalte et de paradis arti ciels. Des groupes comme Hooverphonic ou même Portishead viennent caresser cette douceur lancinante qu’est « Loverboy », barbotant dans l’électronique lounge des années 90. Mais une bre pop quasi sulfureuse vient aussi édulcorer le titre : « Je le vois dans l’esprit de Sade ou à la n des années 70, dans la veine des lms érotiques des années 80. En fait, ce sont les bandes sons que j’échantillonne pour créer mes chansons. Je ne suis pas intéressé à faire une réplique mais j’aime utiliser cette texture et la mélanger avec un mode de production moderne. Quand je prends un échantillon, je ne suis intéressé que par la texture et non par la mélodie – j’essaie de faire mes propres mélodies en étirant, en lançant, en coupant, etc. C’est comme un vieux tissu pour une nouvelle robe. Une robe qui correspond à ma forme et ma vision, mais aussi à une histoire personnelle à raconter. »
Assumant cette tendance à couturer d’anciennes couleurs vintages à d’innombrables tissus actuels, Lomboy déroule dans « Loverboy » une toile d’ampleur exotique et orientale, sujette au dépaysement des contrées que l’artiste a foulé. « Outre les échantillons et la structure de base, j’ai travaillé avec le groupe japonais LAMP sur l’enregistrement du titre. L’échantillon a été doublé par une guitare acoustique, une basse, des tambours, des congas et des agitateurs. Nous avons enregistré le tout en un après-midi dans un studio de répétition à Tokyo. En pensant à cette chanson, ses paroles traitent du dévouement d’un homme qui sert une femme. Il se soucie, aime et met son propre ego de côté. C’est exactement ce que ces musiciens japonais ont apporté, et aussi musicalement à cette chanson. »
Un rapport de soumission au corps, de dévotion dans le couple, de l’amour passionnel et déchirant au pays du soleil levant. « Loverboy » est ainsi fait, au centre d’une féminité assumée, non exacerbée mais charnelle – comme la voix langoureuse de Lomboy qui semble avoir caressé mille et une peaux.