General POP a désormais rejoint le réseau Prose On Pixels

[ITW] : Isaac Delusion

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Nous avons rencontré le groupe d’electro pop originaire de Paris au point éphèmere. Initialement duo, Loïc et Jules ont rapidement été rejoint par trois autres musiciens

Ils joueront à la fête de l’Europe ce week-end, retrouvez plus d’infos ICI

Comment a débuté ce projet ?

Ça a commencé en 2012. Tout part d’un morceau (Midnight Sun) qu’on a composé avec mon collègue Jules qui revenait d’Australie, ce n’était pas calculé… On l’a fait dans nos chambres ! Le mélange de nos 2 styles a débouché sur Midnight Sun qui est une fusion de nos différents back grounds musicaux. Jules venait du Hip Hop et moi de la Folk, ça a donné Midnight sun qui a été le premier morceau qui a fait parler de nous, il est même passé à la radio. Ça nous a permis de faire des tournées à l’étranger. En chemin, on a rajouté des membres au groupe. Maintenant on est cinq.

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Ça a beaucoup changé l’ADN du groupe cet élargissement ?

Oui avant on n’était que deux, c’était très minimaliste.
Il y avait la voix et la machine, c’est tout. Maintenant on se tourne vers quelque chose de beaucoup plus instrumental.

On a vu « Isabella » le clip réalisé par Nadia Lee Cohen. Comment s’est passé cette collaboration ?

Au début elle a accroché sur le titre Isabella et elle avait une vidéo déjà réalisée pour laquelle elle cherchait une musique. Mais finalement ça ne s’est pas fait, alors elle a fait une vidéo spéciale pour le morceau et le résultat est assez dingue ! C’est profond et ça apporte une autre dimension au morceau, permettant ainsi plusieurs interprétations. Ce n’est pas l’univers visuel qui nous identifie le mieux, mais ça reste une belle rencontre. Son univers est très décalé et rétro, c’est à moitié dans la critique. Au final le fruit de notre collaboration a donné quelque chose d’assez incongru et inattendu, mais c’est ça qui est intéressant dans notre rencontre, ça casse les codes qu’on avait imposé avec le premier album du groupe.

Là on est au point éphémère à Paris. Vous pouvez nous expliquer comment vous avez établi votre résidence ici ?

En fait on loue un studio depuis plus d’un an, c’est là qu’on a enregistré l’album. Après on l’a retouché en studio mais c’est ici que tout s’est fait.
L’avantage c’est qu’ici c’est hétéroclite, c’est impossible de rester enfermé dans son petit monde même si on était coincé dans notre studio on a vu un grand paysage culturel défilé devant nous : des collectifs de danse, d’autres groupes de musique et des peintres aussi.

C’est là que vous avez écrit vos morceaux ?

Oui c’est là qu’on a écrit notre premier album et je pense que le lieu a laissé une empreinte dans notre manière de composer, toujours remettre en question de ce qu’on faisait. Et le point F c’est un endroit très stylé, un peu underground, fait de bric et de broc. C’est ça qui fait le charme de cet endroit. Ça a donné une sonorité un peu trash dans l’album alors qu’à la base notre son est un peu cristallin et propre, ce mélange a introduit quelque chose de nouveau dans notre album sur lequel on a vraiment appuyé, quelque chose de plus sauvage qui correspond bien au lieu…

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Ça a donné de l’âme

Ouais exactement ! Le fait de pas être dans un studio pas hyper pro ça a donné un côté un peu bricolé, une autre couleur…
Mais on a gardé notre côté raffiné d’où le nom de l’album Rust and Gold qui vacille entre l’or et la rouille.

Du coup vous visez quel public ?

On ne vise pas de public en fait, on fait la musique qu’on aime, la musique qu’on a envie de faire.
On est cinq maintenant donc on est assez exigeant, on cherche plus un accomplissement artistique personnel qu’autre chose, et c’est important de garder ça en tête. A partir d’un certain stade, on a tendance à faire de la musique pour le public et on s’oublie soi-même, et la musique devient impersonnelle et fade. Nous on ne veut pas faire ça.

Pour vous ça représente quoi la pop

Le terme pop, c’est parler aux gens dans un langage qui peut être facilement compréhensible. Personnellement je ne sais pas trop pourquoi mais j’assimile ça au sucre, enfin, pour moi la pop c’est quelque chose de sucré et l’intérêt est de faire passer des messages subtiles et progressistes et les mettre dans un emballage à la portée de tout le monde.

Après, sur le papier, c’est sûrement pas la bonne définition ! Dans la pop il y a le côté un peu « feel good » mais en style de musique ça ne veut plus rien dire. Aujourd’hui le Hip-Hop ou l’électro peuvent être pop. D’ailleurs on dit que ce qu’on fait c’est de l’électro-pop mais ça veut plus rien dire maintenant.

D’ailleurs vous vous sentez pop ?

Ouais, justement on essaie de faire de la musique qu’on ne considère pas comme musique de niche, à la base on est pas musiciens et on estime pas faire quelque chose de très pointu. Mais on touche à d’autres styles, on essaie de faire de la musique qui ne soit pas fermée, ce n’est pas péjoratif du tout mais ça peut le devenir dans certain cas.