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#PopinMarseille L’interview de Matthieu Gamet, fondateur de Kulte et roi de la mode marseillais

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Nous sommes partis à la rencontre de Matthieu Gamet,  directeur de la marque Kulte et président de la Maison Méditerranée des Métiers de la Mode (MMMM).

Salut Matthieu ! Vous êtes directeur de la marque Kulte et résident de la MMMM. Comment ces activités se complètent-elles ?

Je suis en charge de toute la jeune création régionale et méditerranéenne ainsi que de la formation des futurs managers des métiers de la mode.  La Maison Méditerranée des Métiers de la Mode gère un incubateur d’entreprises et déniche des talents. Nous organisons le concours de mode M-Major afin de donner des moyens de communication et de commercialisation à de jeunes talents qui le méritent. Ce sont deux activités complémentaires, où j’ai la chance de pouvoir croiser un nombre important de jeunes créateurs. C’est cette expérience que j’essaie d’amener dans Kulte, du sang neuf et des nouvelles idées pour faire avancer le projet.

Quels sont les prochains enjeux pour Kulte ?

Pérenniser une marque est une chose, mais il faut réussir chaque année à séduire un nouveau public. Ca fait 18 ans que la marque existe, ce qui en fait une marque intergénérationnelle : je peux aussi bien habiller un homme de 45 ans qu’une jeune femme de 18 ans. L’enjeu, c’est de continuer à faire vivre ce projet avec toutes les difficultés que l’on connaît, à savoir un ralentissement du marché vestimentaire.

Marseille, c’est une ville qui bouge ?

Depuis 2013, il y a eu un énorme changement. La capitale européenne de la culture a été un tremplin incroyable : la plupart des gens qui ne voulait pas trop revendiquer l’identité marseillaise se la sont aujourd’hui complètement accaparée.

Marseille est devenu un lieu de rendez-vous, il y a plus d’opportunités et plus de place. Les regards se sont braqués sur la ville, ses grands espaces et son potentiel de développement économique. C’est un phénomène que l’on a vu à Londres et à Paris : un quartier qui se met à s’animer, souvent grâce à des artistes ou communautés qui s’installent en premier.

Des boîtes de production se mettent en place, mais aussi des marques de vêtements. Le public ne le sait pas mais l’industrie du textile sur la région marseillais représente 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. C’est la deuxième ville de mode en France. En revanche, les professionnels commencent à s’en rendre compte : les loyers sont moins chers et le cadre de vie est plus intéressant qu’ailleurs.

Marseille est donc une ville de mode ?

C’est clairement une adresse montante. Il faut que cette ville devienne la métropole de la mode du sud de l’Europe. C’est un challenge qu’on est en train de relever aujourd’hui : comment déplacer, comme Barcelone, le mouvement Bread and Butter à Marseille. Un projet est en cours, il s’appelle Open My Med. Il y a eu une première édition l’été 2016 avec le jeune couturier Yacine Aouadi. C’est la première fois que la mode entre vraiment dans la dimension culturelle de la ville de Marseille.

La deuxième édition d’Open My Med a eu lieu de mai à septembre 2017, sublimée par le MUCEM, le Musée d’Art Contemporain, la Vielle Charité et le Musée des Arts Décoratifs. C’est quand même médiatiquement beaucoup plus intéressant et plus glamour d’habiller Marseille avec des robes qu’avec des règlements de comptes. Certes, ils existent, mais ils ne font pas du tout partie de notre quotidien.

Quel est le lien entre Kulte et l’art ?

On compte plus de 350 collaborations, que ce soit avec des marques de vêtements ou dans la musique. On a aussi Rive Droite, un lieu complètement alternatif, une boutique à laquelle on a intégré un studio de musique. On y vend des vêtements Kulte, mais aussi d’autres créateurs que l’on invite à venir proposer leurs gammes de produits. On crée également des pop-up stores qui évoluent au gré de nos envies et de nos rencontres.

Le lien avec la musique est pour nous tout à fait naturel, on a collaboré avec des artistes, des labels et des festivals de musique dès le début : les Transmusicales, le Midi festival, Cabourg Mon Amour, Baleapop, et surtout le Festival Marsatac qui fait partie du patrimoine musical de Marseille. Nous avons aussi une relation particulière avec La Dame Noire, un petit bar de quartier devenu label dont les produits se vendent chez Colette à Paris, et qui reçoit les meilleurs DJ internationaux. On produit des compilations de musique, des podcasts mensuels et on est actuellement sur un projet de radio en streaming.

#POPinMarseille

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