[ITW] LAFAYETTE
- 01.12.2016
Lafayette en 5 mots : POP, FRANÇAIS, TEXTE, CORPS, ESPRIT.
Penses-tu qu’il y ait une nouvelle vague Pop en France ?
Quand on voit les sorties et le fait qu’il y ait de plus en plus de groupes qui chantent en français, j’ai l’impression, oui. Il y a une certaine concurrence dans la pop française et aujourd’hui je n’ai pas l’impression d’être tout seul, il existe beaucoup d’autres projets très intéressants sur le plan musical ou dans l’écriture des textes. On peut donc penser que oui.
Il y a toujours eu des albums en Français mais ce n’est plus une époque disons « tradi » où le fait de chanter en français rime obligatoirement avec « faire de la variété » et le fait de chanter en anglais signifie « faire de la musique de jeune ». Aujourd’hui, tu peux faire de la musique de jeune et chanter en Français.
Tu écrivais en anglais avant dans le cadre de ton projet avec Severin : One-Two ?
0ui c’est vrai, j’ai fait deux disques en anglais avec Severin et à l’issue de ça, j’avais l’impression d’être au maximum de ce que je pouvais faire en anglais. J’avais un peu l’impression de singer mes modèles en anglais sans arriver à être personnel et je trouve qu’avec le français, les mots ont une résonance plus affective. Qu’on le veuille ou non, on est Français et je trouve que les mots n’ont pas la même portée, on comprend les doubles sens, les triples sens, les sous-entendus, j’ai l’impression que c’est plus fin. Il est plus facile pour moi d’écrire ainsi. En anglais, j’avais un peu l’impression que je ne pourrai jamais dépasser mes modèles et que pour qu’un projet soit un petit peu intéressant, j’ai l’impression qu’il faut qu’il soit particulier donc personnel. J’ai l’impression que c’est l’âge aussi, j’avais envie de chanter quelque chose de plus personnel, de plus intime et je trouvais que le français permettait ça. J’avais envie d’aller vers plus de précision.
Il y avait aussi un côté challenge, car ayant fait deux disques en Anglais, je n’avais pas envie de faire la même chose, c’était plus excitant. Tout le monde me disait “mais qu’est ce que tu fous, c’est assez casse gueule, il y a une image pas cool du Français”… et personnellement ce discours m’amusait presque d’être contre vents et marées.
Comment se sont passées l’écriture et la réalisation de ce premier album ?
Suite à notre séparation avec Severin, je ne me voyais pas refaire un disque en anglais tout seul, il fallait que je fasse quelque chose de différent. J’ai commencé par faire des maquettes avec mon studio comme beaucoup de gens, et puis j’ai rencontré des réalisateurs qui cherchaient à faire leur premier clip et on l’a fait sur la chanson qui s’appelle les dessous féminins, qui est dans l’album aujourd’hui.
Pour ces réalisateurs (JACK), c’était leur tout premier clip, suite à ça, ils ont fait Christine And The Queens et même Madonna! Grâce à ce clip, le label Entreprise m’a repéré, à la base ils ne voulaient sortir que le single, pas d’album. C’était en 2012, ça fait 4 ans. Donc j’avais fait un premier single qui s’appelait “b”, puis un second : « Mauvaise Mine » puis un troisième : “La Glanda” et puis finalement, il se sont rendus compte que pour que les choses prennent un peu du sens et du poids, il fallait quand même un album, qui est sorti là dernièrement. C’était une longue maturation, au début tu fais beaucoup de chansons. Le premier album, c’est toujours un petit peu un best of des chansons que tu as en stock.
Du coup, quel est ton dessous préféré ?
Bonne question haha, je suis très classique finalement… Le porte jarretelle reste une joie !
On a rencontré Jean Louis Brossard, créateur des Trans, qu’est-ce que Bar En Trans et les Transmusicales représentent pour toi ?
C’est une immense joie d’aller jouer à Rennes, qui plus est dans l’un des rassemblements les plus mythiques de France. Cela me permet de sortir du cocon artistique parisien et de jouer aux cotés de Clara Luciani et de Royaume. Je suis très curieux de voir ces deux groupes sur scène.
J’ai joué il y a très longtemps aux Transmusicales avec One Two justement et j’ai un souvenir d’une ville en fête, assez alcoolisée d’ailleurs, comme le nom de cette fameuse « rue de la soif » ou son cocktail « l’embuscade » haha…
Un disque dont tu ne te sépares pas, tes principales influences (sixties) ?
Je suis très sixties en effet, bizarrement c’est ce que j’écoutais étant adolescent alors que pourtant c’était l’époque de Nirvana. C’est ce qui me touchait le plus. On a grandi avec les classiques tel que les Beach Boys, Bowie, les Beatles, Prince aussi qui a bercé mon adolescence.
Je m’aperçois que je n’écoutais pas tellement de français d’ailleurs, je m’y mets maintenant. Le français a eu moins de poids par rapport à mes modèles ou mes influences artistiques anglaises. Je connaissais les tubes et les classiques français, les grandes figures de proue (Gainsbourg) comme tout le monde, mais j’avais moins cette culture de la chanson française. Cette liberté, cette innocence par rapport à la chanson française m’apportait une certaine liberté d’écriture très appréciable.
J’ai l’impression que la musique qui nous marque est celle que l’on écoutait adolescent, j’ai l’impression qu’on la ressent de manière plus forte à cet âge là.
Si il y avait un disque que je devais retenir, ce serait RAM de Paul et Linda McCartney ou peut être “Abbey Road” des Beatles, ou “Hunky Dory” de David Bowie.
Qu’elle est ta définition de la Pop Culture ?
Pour moi POP c’est populaire, c’est à dire pas forcément quelque chose de très élitiste, à l’inverse de certains genres tels que la musique sérielle qui demande une certaine concentration. Pour moi c’est une culture populaire donc spontanée en quelque sorte, ce serait ça ma définition de la Culture Pop.
Tes Artistes / Morceaux / Album à suivre :
The Weeknd – I fell It Coming ft Daft Punk
Dorian Pimpernel – Paralipomenon
Le dernier Album de Fishbach
Paradis
Erlend Oye (Membre du duo Kings of Convenience et du Groupe The Whitest Boy Alive)
Jorge Ben, de la musique brésilienne, c’est parfait pour sortir de l’ambiance du métro parisien