[ITW] TAUR
Musique - 09.5.2016
TAUR sort son 1er EP, « Gris Nuit », avec 4 titres en clair-obscur à découvrir d’urgence. Rencontre et interview, histoire d’en savoir plus sur l’univers musical et visuel de cet artiste DIY aux talents multiples.
D’où vient ton nom TAUR?
Alors, c’est à la fois très simple et pas évident. Je cherchais une dimension mythologique, un personnage tiraillé entre l’impulsion et la raison. J’ai pensé au minotaure. Et TAUR, c’est aussi l’anagramme de mon nom, Artu, ça tombe plutôt bien.
Quelle est la genèse du projet ?
Le début de ce projet coïncide avec mon départ de Kid North. Je suis aussi tombé très malade, j’ai eu envie d’écrire sur ça, c’est de là que vient le titre Black Fire. Je voulais continuer ce que je n’avais pu aboutir artistiquement.
Du piano, des cordes, de la guitare, tu es un véritable One Man Band. Quelle est ton parcours artistique ?
J’ai débuté par la composition symphonique au Piano avec mon projet RQTN, un One Man Band justement, qui a duré six ans en tout. Plus jeune j’ai écouté beaucoup d’Emo (Death Cab for Cutie), attention, pas tous les trucs horribles qui sont arrivés après, et j’ai aussi eu une phase revival post-punk, je suivais pas mal Editors ou Bloc Party. Du coup j’ai eu envie d’expérimenter ce genre de son avec Kid North, sachant qu’à la base je viens du hardcore bien bourrin. J’ai toujours été fasciné par les morceaux qui font à la fois danser et pleurer. J’ai toujours envie de ce type d’énergie, notamment avec un titre comme Clarity.
Quel est le style de l’EP ?
Sur l’EP les 4 morceaux sont complètement différents, on peut potentiellement dire qu’il y a un style artistique, mais pas vraiment de style musical je crois. Je n’aime pas trop m’enfermer dans des cases.
Concernant l’utilisation des instruments, la composition est très maîtrisée. Tu joues du piano, des cordes, de la guitare, chaque instrument véhicule un type d’énergie, une émotion. Quel est le processus ?
Chaque instrument incarne un moment phare de ma vie. Le piano, c’est l’instrument que j’ai appris quand j’étais enfant. Les cordes, j’y suis venu à l’adolescence. Puis je suis allé vers la guitare et le chant à l’adulescence, avec Kid North. Avec TAUR, je voulais simplement être le plus sincère et le honnête possible, j’y ai mis toutes mes billes, donc tous ces instruments.
La voix est considérée comme un instrument à part entière sur tes titres. Comment conçois-tu ces parties de chant ?
Les mélodies de chant me viennent plutôt facilement, depuis RQTN, j’ai beaucoup travaillé sur la mélodie monophonique. J’aime aussi les morceaux où la ligne de chant se retient directement, c’est l’un de mes objectifs quand je compose.
Tu fais toute la direction artistique de TAUR, y compris la réalisation des clips. Comment t’y prends-tu ?
J’ai un coté obsessionnel, control freak, j’aime connaître chaque rouage et engrenage. J’ai besoin de me challenger, de faire à chaque fois mieux qu’avant et d’en être fier, sachant que ça va durer une semaine et qu’ensuite je vais à nouveau me morfondre.
Avais-tu réalisé des clips avant TAUR ?
Non jamais, je n’avais jamais osé et pour être honnête, il y avait toujours quelqu’un qui s’en occupait, quelqu’un dont c’était le métier. J’avais envie qu’on creuse certains axes plus en profondeur et quand je disais ça on me disait « fais le toi-même alors ! ». Du coup, j’ai pris ça comme un défi et je me suis lancé.
Quelles sont tes références en matière de réalisation ?
J’ai une mémoire de merde, mais je vais essayer. Un film m’a beaucoup marqué, c’est The Fountain, de Darren Aronofsky. J’adore le boulot qu’a fait Steve McQueen, sur Hunger ou sur le film Shame plus particulièrement, je le trouve incroyable. L’argentique, les vieilles couleurs un peu trop fortes par rapport à ce qu’elles sont, c’est vraiment quelque chose qui m’accroche. J’aime aussi les films introspectifs, au ralenti, à la Terrence Malick.
Quelle est ta définition de la Pop Culture ?
Je pense qu’aujourd’hui, ça à pas mal à voir avec les trending topics sur Twitter, quand je pense « pop culture », je pense au clicbait, à la coolitude forcée, à Internet qui a tout pété.
Un son par décennie ?
60’s – Rien. Non, vraiment, pas même les Beatles…
70’s – King Crimson – In the Court of the Crimson King live
80’s – The Bue Nile – The downtown lights – L’un de mes morceaux favoris
90’s – Björk – Unravel
00’s – Death Cab for Cutie – A Movie Script Ending
10’s – Mew – Beach
Apprenez-en plus sur le site de TAUR.
By Stéphanie