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[ITW] Oh my GUSH !

Nous avons passé un moment avec Xavier et Yan de GUSH, posés dans le studio Montmartre Recordings du label Sacré Coeur Music. L’occasion de faire un petit point sur le paysage musical français actuel tout en découvrant une session aux petits oignons ! C’est Einleit (qu’on avait rencontré aux Bars en Trans) qui invite : 

Hello ! Que faites-vous de beau au cœur de la Butte Montmartre ?

Yan : On avait invité Einleit à faire notre 1ere partie lors de la sortie de notre deuxième album Mira, ils avaient déjà quelques morceaux chouettes à l’époque et ça a été le début d’une amitié. Ils nous ont proposé aujourd’hui de faire une session en studio avec leur label Sacré Cœur Music., et c’est l’occasion de faire un jam !

Ca fait 12 ans que Gush existe, avec 4 EPs, 2 albums … Qu’est-ce qui a changé dans le monde de la musique pendant ces 12 années ?

Xavier : Déjà, David Bowie est mort. Sinon, au sein de notre groupe un des membres fondateurs du groupe nous a quitté.

Yan : Rien que passer la barre des dix ans est un peu une prouesse aujourd’hui, on continue d’évoluer en tant que musiciens et en tant que personnes. L’industrie musicale a beaucoup évolué mais ça n’est pas encore fini, avant l’image avait déjà une certaine place mais aujourd’hui elle est devenue aussi importante que la musique.

Xavier : On est un groupe qui chante en anglais, et quand on a signé on se prenait pas mal de vents à cause de ça, à l’époque il fallait un chanteur et pas trois, et en français. Alors que ça s’est complètement popularisé depuis, on s’ouvre vraiment en France, ça ne représente plus une barrière. 

Et quel est votre secret de longévité ?

Yan : Une bonne centaine d’heures de réunion !

Xavier : C’est l’histoire des relations humaines, savoir s’écouter, travailler sur soi, se remettre en question, être en huis clos à 4 en permanence ça demande de l’humilité et de l’adaptation !

Yan : On vient aussi de faire 2 B.O d’affilé, un exercice qu’on avait jamais fait auparavant, et même si on s’est posé pas mal de questions au départ , l’exploration de nouveaux terrains de jeux et la nouveauté sont hyper importants, ça apporte un nouveau souffle.

Vous avez tourné partout dans le monde, est-ce qu’il y a une vraie différence dans l’approche musicale en France ou ça dépend seulement des groupes ?

Xavier : Avec Internet, dans les 4 coins du monde, tout le monde est un peu sur la même page même si il y a évidemment des tendances. Il y a une globalisation des goûts. Au niveau du public il y a des différences aussi, par exemple en Amérique Latine les gens sont beaucoup moins dans un truc cérébral, ils ne se demandent pas si c’est cool ou pas cool.

Yan : Au Japon aussi, le public est incroyable, ils ont un truc culturel marrant où ils attendent presque l’autorisation d’applaudir, tu peux avoir des silences après un morceau où tu crois que t’as perdu ton public et d’un coup ils s’enflamment.

Quels sont les 3 projets français qui vous font rêver en ce moment ?

Xavier : J’ai beaucoup aimé l’approche de La Femme, qui est en train de bosser sur un second album. Et Papooz, ils ont un truc très cool !

Yan : Moi j’adore Flavien Berger, je trouve ça complètement dément. Pan European a des artistes vraiment pas mal en général d’ailleurs.

Plusieurs artistes que j’ai eu l’occasion d’interviewer m’ont dit qu’ils trouvaient qu’il y avait de moins en moins de projets avec un parti pris fort, à votre avis vers où va-t-on après l’ère du rock et de l’électro ?

Yan : On est dans une période, en tout cas c’est sûr en France, où l’électronique est partout, grâce à des logiciels qui apportent plein de facilités, home-studio. La France est vachement intéressante de ce point de vue, il y a des tout petits labels qui font ça très bien et rayonnent à l’international. C’est pas une French Touch n°2.

Xavier : Il y a aussi un retour à la langue française, avant on y arrivait pas trop, alors qu’on se le réapproprie, avec des gens comme Christine and The Queens et Stromae

Yan : On avait un problème de culte du Gainsbourg, à être dans l’ombre de ce genre de géant, mais aujourd’hui il y a vraiment un nouveau souffle

En visite chez @montmartrerecording avec le superband @wearegush @einleit @fillsmonkey #sacrecoeurmusicsessionlive #ITW

Une photo publiée par @betcpop le

De quels labels parles-tu ?

Yan : Sacré Cœur Music déjà, qui a de vrais beaux projets qui bougent, Pan European et sa démarche de faire jouer et rayonner à l’international des mecs fous qui jouent de la musique psychédélique dans leur cave , Entreprise avec Moodoïd, Bagarre et cie, Sound Pellegrino qui creuse un nouveau sillon super intéressant et pour finir le Sacre du Tympan.

C’est quoi pour vous la Pop Culture ?

Yan : C’est ce qu’on vit depuis Sergeant Pepper et le Velvet Underground non ? C’est une culture qui est né dans les 60’s, c’est la culture de masse. Mais un truc qu’un français doit bien avoir en tête, c’est qu’en Angleterre la pop c’est ce qu’on appellerait chez nous de la variété. En France c’est un gros mot, alors que Michel Berger, Balavoine, ce sont nos grands artistes, de grands musiciens, mais oui on dit d’eux qu’ils ont fait de la variété !

Xavier : Pour moi c’est quelque chose qui nous a beaucoup nourri et qui est aujourd’hui un poids. C’est un label, une étiquette, un code. Ce qui est génial dedans et qui me fait kiffer, c’est le côté populaire qui va toucher les gens. Sinon c’est une overdose, j’ai pas envie de brandir un drapeau « on est pop » même si c’est un superbe héritage.

Un son par décennie ?

60’s = Strawberry Fields – The Beatles

70’s = Everybody Dance – Chic

80’s = Hey Ladies – Beastie Boys

90’s = Da Funk – Daft Punk

00’s = Glow – Kelis

10’s = You Wanted a Hit – LCD Soundsystem