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[ITW] Club cheval

À l’occasion de la sortie de leur premier album “Discipline”, on a discuté avec Panteros et Sam Tiba de Club cheval.

Les quatre (Disc) Jockeys lillois les plus cools du centre équestre sont de retour, avec un premier album : « Discipline ». À la croisée des genres entre techno, house et musique urbaine, on a hâte de retrouver cet album en live !

Pour l’occasion, on a pu discuter avec deux des quatre fers de lance (oui oui, on s’autorise des jeux de mots de qualité) de Club cheval : Panteros et Sam Tiba.

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Bonjour Club cheval, Un premier album Discipline pour 2016, une formation live serait-ce l’année du coup de cravache ?

S : Ca fait des années qu’on nous dit ça (rires). Mais oui, c’est officiel !

P : Mais en fait, chaque semaine il y a un grand truc, un défi à relever chaque week-end. Il y a l’album qui sort, ensuite il y a les shows, puis les festivals…

S : La principale différence avec avant c’est que là tout ce qu’on fait ça doit être une version finale et prête à l’utilisation alors qu’avant on a passé beaucoup d’années à faire surtout de l’expérimentation, de la recherche.

Une question nous turlupine, pourquoi Club cheval ? La partie Club on se doute que c’est par rapport à votre musique et parce que vous êtes une bande de potes, mais la partie équestre ?

S : C’est surtout parce qu’on est des potes, l’alliance de quatre humains, comme le club des 5 en somme !

P : Un club où l’on met tout en commun, connaissances savoirs et déboires. Et cheval parce que… c’est un mot facile à retenir, il est noble et fougueux.

S : Il est un peu random comme mot, on n’a pas trop d’explications du pourquoi, mais quand on l’a choisi on était content parce que ça fonctionnait bien. 

Passer de Dj Set à du Live – à part galérer à transporter du matos plutôt qu’une clé usb – qu’est-ce que ça vous fait ? Le fait de chacun évoluer avec un tas de hardware crée une cohésion supplémentaire ?

P : Carrément !

S : On a commencé par faire des B2B pendant 4 ans et forcément tu crois que t’as une cohésion parfaite mais au final, c’est juste des univers qui cohabitent sur une même scène. Un live c’est vraiment quelque chose qui est représenté par 4 personnes, qui font équitablement la même part de travail dans le groupe et qui dépendent tous des uns des autres. Donc oui, ça nous a rapproché.

P : Et puis finalement y a pleins de nouveaux instruments de musique qui tuent : des synthés, des boîtes à rythmes… On a voulu retranscrire notre studio sur scène, c’est un peu le best of de notre matos qu’on a ramené sur scène.

Comment s’est passée l’élaboration de cet album ? Plus de temps à créer les tracks ou à les répéter tous ensemble pour trouver la symbiose idéale ?

S : Pour « Discipline », on a fait ce que tout le monde imagine pour la confection d’un album : c’est-à-dire tous les quatre enfermés dans une salle à essayer des trucs et à faire de la musique sans forcément avoir une formule live. À la fin de l’album, on a commencé à imaginer le live et pour le deuxième album, je pense que ça va être à 70% de la création en live, où l’on se mettra chacun sur nos machines pour créer du son. On n’avait pas encore ce truc avant, donc je pense que ça va être une vraie force pour le second album.

P : Et puis, tu as toujours envie d’utiliser de nouveaux processus de création. Avec seulement un ordi, comme tout passe par un logiciel, au bout d’un moment c’est un peu le logiciel qui crée ta musique – vu que c’est l’outil qui façonne celle-ci. En passant par l’utilisation de plus des machines, il y a un coté plus instrumentiste et je pense que ça peut être super intéressant pour nous.

En fonction des shows, vous vous autorisez des moments d’impros en fonction du public ? Jouer des titres phares de chacun d’entre vous ?

S : Oui, on a déjà mis des morceaux des uns des autres et on s’essaie à de plus en plus à l’impro. Cela fait maintenant 12 fois qu’on fait le live, ce qui est peu en soit, et on a déjà commencé à improviser des trucs, des détails mais c’est très cools. Je pense qu’a terme, dans plusieurs années on sera capables de se laisser carte blanche!

P : En fait, on a dû faire le live avant que l’album ne sorte. Un live d’électro c’est un peu comme faire décoller un avion : tu sais d’où tu pars et tu sais où t’arrives. Et la beauté du live, elle va être dans une infinité de micro détails et de paramétrages que chacun doit parfaitement maîtriser. Faut être hyper minutieux. Mais ça nous permet aussi plus de libertés : là en ce moment, comme on écoute de l’afro trap, je rajoute des snares africaines partout !

S : Le live c’est cool, c’est un bon moyen d’intégrer tout ce que t’écoutes en ce moment, beaucoup plus qu’un dj set. Dans un dj set, si t’aimes bien un titre à un moment, comme la trap africaine, tu n’as pas d’autres solution que de jouer un track du style. Dans un live, tu peux adapter ta préférence du moment à ta musique, quand tu veux et comme tu veux.

P : Pour la V2 de notre live, on va sûrement jouer plus de morceaux de chacun d’entres nous mais de manière plus rapide, afin de les faire plus en « clin d’œil ». Comme les gens connaîtront l’album, ils pourront voir comment on les a retravaillés pour le live.

Pourquoi avoir choisi le titre « Discipline » pour votre album ? Avec de multiples influences, un mélange des genres, oscillant entre musique électronique et musique urbaine, vous voulez nous dire que vous êtes justement pluridisciplinaire ?

P : Lorsque l’on crée, il y a une influence d’idées et une richesse d’échange à 4 et il se passe tellement de trucs qu’il fallait une certaine « Discipline ».

S : Il fallait une sorte de carcan souple, pas un truc trop rigide. Comme une bonne valise : tu penses pouvoir y mettre que trois pulls mais en fait tu peux mettre 4 paires de chaussures et 50 costumes – tout en gardant à l’esprit que c’est une boîte et qu’il ne faut pas partir trop loin.

P : Parce que dans la musique électronique, si tu n’as pas une vraie rigueur et que tu t’auto-persuades que tu es un génie, et bien tu n’avances pas !

Que signifie la cover de l’album, centrée sur un personnage qui ne rentre pas dans le rang ?

S : C’est un peu nous en fait. On oscille pas mal entre l’ordre désordonné ou l’ordre ordonné. Mais comme je te disais, c’est un truc qui est extensible mais qui est quand même réfléchi : on sait où on va. En fait, la discipline c’est un truc qui te permet d’atteindre la liberté entre guillemets. Une fois que tout est sécurisé, t’es un peu libre. Et nous, dans la musique c’était ça dont on avait besoin : poser des bases et après freestyle. Ça évitait de partir sur du freestyle où tout était mélangé et ne rendait pas bien. J’aime bien aussi cette cover, car ça laisse les gens penser et voir ce qu’ils veulent.

P : On fait des trucs assez hybrides, un peu foufous et pour nous c’est aux gens de piocher ce qui les intéressent et d’en dégager le sens qui leur vient à l’esprit.

En quoi cela vous tient à cœur de ne pas vous enfermer dans un carcan musical ? Vous avez tous une influence dans le groupe, vous essayez de mettre une touche de chacun dans chaque production ?

S : C’est hyper important car on bosse toujours ensemble. Par exemple, si je demande un pattern de charley à Victor, je sais très bien qu’il ne va pas me faire des roulements de charley de dirty south. Je sais ce qu’il fait et je sais ce qu’il est. Donc oui, bien sûr, dans la musique de chacun de nous, il y a les 3 autres.

P : Dans le live, on aime bien qu’il y ait du relief, et du coup, selon les forces et les aptitudes de chacun. S’il faut un passage demi-tempo, un peu jazzy, vaporeux, tu demandes à Sam ou Canblaster de se poser le temps qu’il faut pour qu’il sorte un truc de fou. Et s’il faut un truc plus Big Room, je me mets dessus, chacun sa position. C’est hyper naturel, c’est comme une équipe de foot. Tout le monde bosse, mais si le truc ne marche pas, c’est toi qui en est responsable.

Imaginons qu’on vous donne un défi : remplacer le track fétiche d’un des membres par un truc vraiment naze. Genre, faire un édit de la chanson (renommée bien sûr comme il faut sur sa clé usb) qui, au moment du break partira sur cette chanson mystère. Quelle chanson et à qui faire la blague ?

P : Haha, alors tout le monde est potentiellement une victime d’un des trois autres dans ce groupe, je ne vais pas te mentir. Et c’est clairement un truc qui va arriver !

S : Ouais c’est une bonne idée ca ! Si on te met tous les bruits de la jungle sur tes pads…c’est une bonne idée n’empêche !

P : On pourrait le faire à tout le monde ! Tout le monde penserait que c’est une bonne blague et ferait « Ah ouais pas mal ! ».

S : Blague autorisée, même recommandée ! Si tu savais ce qu’on se fait…

P : Une blague, quand elle est réfléchie, c’est un magnifique témoignage d’intelligence. Il y a des blagues qui mettent 3 mois à se révéler !

Votre Meilleur souvenir de concert ?

S : On en a tous un différent ! Moi j’ai adoré un festival à Lausanne qui s’appelle Electrosanne. Il y avait tous mes potes, dès que je tournais la tête j’en voyais un, les gens étaient vraiment chauds, on était en extérieur, c’était vraiment top. Et puis c’était surtout la première fois qu’on a vraiment bien fait le live, ça devait être le 3ème ou le 4ème. À la fin t’es mort, mais tellement fier !

P : Moi je suis comme un foufou de faire Sónar donc je sais que ça sera ma meilleure expérience. Pour moi passé ou futur, c’est la même chose ! Ma meilleure date, ça sera celle dans 3 mois, c’est mon meilleur souvenir.

Votre pire souvenir ?

P : Notre premier live au Grand Palais, on n’était pas tout à fait prêts. Mais on a pris le risque et on l’a fait quand même.

S : C’était bien de le faire, mais beaucoup de problèmes techniques et ça m’a traumatisé pendant une semaine… j’en faisais des cauchemars!

Votre date live que vous attendez la plus cette année ?

S : La Gaité Lyrique le 9 mars prochain à Paris : nouveau live, nouvelles lights, tous nos potos. Mais on attend aussi les festivals belges !

P : Et le Printemps de Bourges ca va être bien, les kids ont l’air chauds, on va pouvoir sauter dans la foule !

S : En fait, on est tout simplement excités par tout ce qui va se passer !

Qu’est-ce que la Pop Culture selon vous ?

P : C’est tout ce que les gens de 16 ans aiment bien !

Trois groupes à voir en 2016 ? 

P / S : Oneohtrix Point Never, MHD et puis un gros show à l’américaine genre Rihanna.

Un son par décennie ?

Devant la difficulté de cette question à se mettre d’accord pour tous, nous n’en retiendrons qu’un, qui pour nous représente bien leur univers :

Darude – Sandstorm

L’album est disponible ici

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Et voici les prochaines dates de Club cheval pour aller voir leur live :

> 09 mars – La Gaité Lyrique, Paris (FR)

> 26 mars – Panorama Festival, Morlaix (FR)

> 16 avril – Printemps de Bourges, Bourges (FR)

> 7 mai – Rock’n’Solex Festival, Rennes (FR)

> 16 juillet – Big Festival, Biarritz (FR)

by Pierre