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[ITW] À la rencontre d’Awa Ly, la prêtresse soul

Avec son univers jazz aux incursions folk, pop et caribéennes, Awa Ly est le visage d’une nouvelle génération de musiciens soul. À l’occasion de la sortie de son premier album “Five and a Feather”, nous  l’avons rencontrée.

 Quand as-tu débuté avec la musique?

Débuter professionnellement parlant ça ne fait pas très longtemps. Mais si on parle de la musique en général dans ma vie, ça fait très longtemps. Je suis née dans une famille de mélomanes. D’ailleurs papa a une collection de vinyles que je suis en train de ramener de Paris à Rome, car j’ai une vraie passion pour l’objet vinyl. Ça allait de la folk anglo-saxone en passant par la musique classique, beaucoup de musique africaine bien sûr, notamment sénégalaise. Papa avait une grande passion pour la musique afro-cubaine. C’était donc très varié. J’ai ces souvenirs à l’école, que ce soit en primaire, au collège ou au lycée des cours de musique où l’on me demandait de chanter. La musique j’en écoute tous les jours. Je suis née et j’ai baigné dans la musique toute ma vie, mais professionnellement parlant ça fait 10 ans.

 Comment a commencé la collaboration avec Greg Cohen ?

J’ai rencontré Greg à Rome il y a 10 ans alors que je travaillais dans un club romain qui n’existe plus aujourd’hui qui s’appellait ” The Place”. C’était un peu “The place to be” à Rome. On y invitait beaucoup de musiciens dont Greg qui est venu jouer plusieurs fois et on a vraiment accroché. Il est venu jouer sans rien demander en retour avec une grande générosité  plusieurs fois. C’est quelqu’un de profondément humain, une des plus belles personnes que je connaisse. On est très amis.  À Rome, lorsqu’il est venu jouer, je lui ai dit ” Écoutes, moi je suis en train d’enregistrer mes premiers titres pour “Modulated”, est-ce que tu veux bien venir jouer? Et il est venu jouer sur deux morceaux. Ça a été la première collaboration. En 2014 il a produit mon Ep éponyme et on est allé à Berlin où il a fait un travail magnifique. Sur le nouvel album Five and a feather il y a des nombreux invités mais je tenais particulièrement à ce qu’il soit là et il m’a dit oui. Je suis tellement contente qu’il soit dans ma vie

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Dans la manière d’enregistrer, est-ce que entre le premier Ep et l’album qui va sortir, y a t’il des différences?

Oui, parce que deux autres artistes Jean Lamoot & Pascal Danae avec lesquels je suis très amie se sont greffés au projet et ont réalisé l’album “Five and a Feather”. Le clip “Let You Down” a quant à lui était réalisé par Bernard Benant. Tous les professionnels qui m’entourent ont eu des influences sur moi. Greg est plus jazz, Jean plus “tout” car il a travaillé aussi bien avec Salif Keita qu’avec Alain Bashung. Plus j’en parle et plus je me rends compte que j’ai de la chance d’être si bien entourée avec des personnes ayant une carrière si éclectique. Leur dénominateur commun, en dehors du talent, c’est la générosité au service de l’artiste. Ils exaltent les idées que j’ai et savent me guider.

Ça raconte quoi “Five and a Feather”?

“Five and a Feather” ça parle d’histoires de vie toute simples auxquelles tout un chacun peut s’identifier. Des histoires d’amour essentiellement. Ce sont 10 chansons qui racontent différentes nuances de l’amour. Ça passe de la colère au regret, à l’amour avec un grand A. La majorité a été inspiré par les expériences d’amis très proches que j’ai toutes écrites à part ” You will be mine” écrite par Slow Joe & The Ginger Accident. C’est un groupe de Lyon mais le chanteur est de Goa . Je les ai rencontré alors que j’étais en promotion à Paris chez RFI et on nous avait mis en binôme sur cette émission et je suis totalement tombée amoureuse de leur monde, de leur musique, de la façon dont ils écrivent et chantent.

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Pendant tout ce processus de création, y a t’il des artistes qui t’ont influencés? Je pense notamment à “Let me love you” qui m’a fait penser à Amy Winehouse…

C’est gentil ça ! Ce n’était pas conscient, mais j’écoute beaucoup d’artistes et Amy c’est vrai que je l’ai écouté pendant la période d’enregistrement de l’album. Après il faut faire la différence entre être influencée et se mettre à copier ou à imiter. J’ai beaucoup écouté des artistes italiens essentiellement comme Francesco Forni et Ilaria Graziano. J’ai aussi écouté pas mal de disques de Vincent Ségal et Ballaké Sissoko. J’ai d’ailleurs joué au Sunset avec Vincent qui est aussi un ami.  J’écoute beaucoup de jazz mais j’ai aussi mes périodes Ben Harper, puis je passe à Sting ou encore Hindi Zahra.

Penses-tu à la manière dont ta musique va vieillir?

Non, je ne pense pas à la façon dont elle va vieillir mais à la façon dont elle va évoluer. Par exemple il y a des titres que lorsque je les joue sur scène ne ressemblent plus du tout à la version de l’Ep et c’est très bien comme ça. Tout ce que tu enregistres devient une photo d’un moment donné, d’une période donnée et d’une humeur.

 

Awa Ly sera en concert au Café de la danse le 31 mars, évent ici

By Hélène