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[ITW] Paupière, de la pop sexuée, synthétique et puissante

Du haut de leurs vingt ans, le jeune trio québécois puise son inspiration dans des ballades nocturnes et les vapeurs de la musique psychédélique.

Pouvez-vous revenir sur la genèse du projet Paupière ?

Julia : Pierre-Luc est un batteur à la base, mais il travaillait des compos au piano pour le plaisir. À l’époque on était un couple et il m’a demandé de l’accompagner au chant. Moi à la base je ne suis pas musicienne du tout mais ça m’a plu. C’était mon premier projet, on a fini par écrire les textes ensembles et à chanter et ensuite Eliane a rejoint le groupe quelques mois plus tard et c’est ensuite devenu plus sérieux.

Il a quel âge ce projet ?

Julia : Deux ans.

Pierre-Luc : Les premiers six mois c’était sporadique. On travaillait des trucs mais ça a officiellement pris forme il y a un an.

Pourquoi avoir choisi de s’appeler Paupière ?

Pierre-Luc : Surtout pour la sonorité. On en est venu à avoir une certaine relation avec le son, le projet et la manière d’envisager tout ça et de créer.

Eliane : La paupière c’est ce qui protège l’œil, le regard. C’est comme ci la musique nous protégeait….

Comment définir Paupière ?

Julia : Pop, new wave, chansons…

Pierre-Luc : Beaucoup de chansons, on ne veut pas trop tomber dans l’expérimental. C’est vraiment des chansons, avec des arrangements un peu moins conventionnels. Le choix des synthés est quand même intentionnel, on voulait une couleur qui se détache un peu car on entend beaucoup de guitares de nos jours. Les synthés sont associés à des trucs plus expérimentaux. Une de nos grosses influences c’est Depeche Mode à leur début. À l’époque chaque synthé avait son rôle, un peu comme aujourd’hui avec les guitares, basses… mais tout était fait par des synthés.

Qui fait quoi dans le groupe ?

Pierre-Luc : Julia chante, c’est elle qui est le plus souvent la lead singer. Après on chante quand même tous les trois. Sur certains tunes c’est moi qui lead, sur d’autres c’est Eliane. On joue tous du synth. Ça risque d’évoluer. Pour l’instant y a des tunes où c’est plus Eliane qui fait office de bassiste.

Julia : Mais ça peut changer, c’est pas défini.

Pierre-Luc: Et justement dans le futur on risque de moins être attitré à un instrument précis.

Vos influences majeures?

Eliane : J’ai étudié la composition, du coup j’ai écouté beaucoup de classique et des trucs plus expérimentaux. Seule c’est ce que j’écoute plus naturellement, mais depuis que je suis avec le groupe je passe beaucoup plus de temps à écouter ce que nous on aime en tant que groupe, ce qui nous inspire.

Pierre-Luc : Une des richesses du groupe ce sont nos influences diverses.

Julia : Moi j’écoutais beaucoup de post punk, de new wave. On écrit tous ensembles mais je commence souvent les histoires. J’aime que les chansons soient comme des petites nouvelles et d’essayer d’intégrer un dénouement dans l’histoire, d’établir une ambiance, ainsi que le profil psychologique d’un personnage en deux minutes. C’est ce qui m’intéresse vraiment.

Vous comptez continuer à chanter en français?

Julia : Oui, car c’est une belle langue et c’est difficile.

Pierre-Luc : Je pense que chanter en français permet d’aller plus loin. J’ai pas analysé la chose de fond en comble  mais je pense à Léonard Cohen. C’est des chansons avec 8 paragraphes, 10 couplets. Pour la pop, pour des formats de chansons courtes, j’ai l’impression que le français permet d’aller plus loin car c’est un langage plus détaillé donc en peu de temps tu peux en dire plus que l’anglais. Mais aussi d’abord parce que le français est notre langue maternelle, on pense en français.

Les deux albums les plus marquants ?

Arvo Pärt “Fratres“, The Beatles “The White Album“.

Pour vous c’est quoi la pop culture?

Julia : L’art pop c’est de l’art pour le peuple, de l’art accessible,  ce que je trouve hyper intéressant. La vraie bonne pop c’est pour le peuple. Parfois il y a de la pop commerciale mais il y a de la pop populaire aussi.

Pierre-Luc : Mais si c’est de la bonne pop, ça deviendra commercial inévitablement.

Julia : Mais ça dépend de comment tu gères cela en tant que band.

Un son par décennie?

60’s : The Beatles – Revolver

70’s : The Cure – Three Imaginary Boys

80’s : Depeche Mode – Black Celebration

90’s : Sonic Youth – Washing Machine

00’s : Jean Leloup – Le Dôme

10’s : Grimes – Geidi Primes

Leur premier EP sortira le 29 janvier.

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