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Catch Me Daddy: une course-poursuite terrifiante à travers l’Angleterre

Thriller britannique haletant réalisé par l’homme qui vous a offert le clip Time To Dance des Shoes, cet ovni magistral a bien failli être récompensé d’une Caméra d’Or au Festival de Cannes.

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Synopsis:

Laïla est une jeune femme originaire du Pakistan. En pleine désillusion, dans un pays où la guerre civile fait rage, elle préfère fuir sa famille et la misère. Sa destination: l’Angleterre, où elle fait la rencontre d’Aaron, dont elle tombe amoureuse. Mais le père de Laïla, furieux de sa disparition, décide d’envoyer une horde de chasseurs de prime à leur recherche, guidée par son fils -et donc frère de Laïla. Fuyant pour sauver leur peau à travers le Yorkshire, Laïla et Aaron s’embarquent dans une course-poursuite infernale et interminable.

Intérêt:

Catch Me Daddy est donc le premier long-métrage de Daniel Wolfe, qu’il a co-écrit avec son frère Matthew. Un western moderne en quelque sorte, utilisant la grâce des espaces grandioses du Yorkshire, plus vaste comté d’Angleterre. Mais ce qui frappe avant tout dans ce film, c’est la gueule des acteurs. Hormis le grand Gary Lewis (mais si vous savez bien, le papa de Billy Eliott qui vous procure des ascenseurs émotionnels du début à la toute fin), la plupart des interprètes débutent seulement au cinéma avec ce premier jet au cinéma. C’est notamment le cas pour Sameena Jabeen Ahmed, qui est également le seul personnage féminin du film. Ses yeux refermés, d’un vert émeraude étincelant, résument à merveille la fragilité et l’isolation sur soi qu’elle a subit pendant des années. Elle a d’ailleurs collaboré avec FKA Twigs afin de réaliser une scène de chorégraphie sur le morceau Land, de Patti Smith.

Le long s’inspire aussi des road-movies, mais pas dans le style épique et épanouissant qu’on leur reconnaît habituellement. Non, ici il s’agit de fuir, et la peur est omniprésente dans le cadre de Daniel Wolfe. Reprenant le schéma classique de narration (introduction/péripéties/conclusion), la tension se montre assez haletante pour en faire un drame angoissant, qui se rapproche du film noir. Et c’est sincèrement un bonheur de trouver un pitch glauque et moderne qui fonctionne à merveille.

Le petit plus:

Le long-métrage est en partie inspiré d’un fait divers, qui a pris la tournure d’un crime d’honneur, relaté dans la presse britannique. La victime, le petit ami d’une fille appartenant au peuple pakistanais, a été assassinée. Il s’agissait d’un meurtre prémédité, organisé par un membre de la famille de la jeune femme. Mais le plus étonnant, c’est que le garçon ait été tué par des occidentaux, justement recrutés par la famille pour commettre le méfait. Une histoire tragique et terrifiante qui a servi de point de départ aux frères Wolfe. Et qu’on a hâte de découvrir sur nos écrans.

Dans vos salles le 7 octobre 2015 !

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Par @Drounix