Netflix part à la conquête du cinéma avec Idris Elba
- 04.9.2015
Alors qu’il renverse tout sur son passage sur le petit écran, fort de ses programmes audiovisuels de grande qualité comme Narcos, Netflix se permet de placer un de ses films dans le cinéma d’art et d’essai : Beasts Of No Nation.
Synopsis:
Agu est un jeune garçon résident en Afrique de l’Ouest, tentant tant que bien mal de se construire un avenir entre les violences quotidiennes et la pauvreté environnante. Alors que la guerre civile fait rage, son père est tué par des militants et Agu se retrouve séparé de sa famille. Il fait la rencontre d’un homme terrible et sanguinaire, qui se fait appeler le “Commandant”. Candide et désespéré, il va être enrôlé de force dans l’armée du mercenaire, qui va l’entrainer et ainsi le priver de toute enfance, et de tout espoir de retrouver sa famille.
Intérêt:
Cary Fukunaga (Sin Nombre, Jane Eyre) est à la tête de ce long-métrage au potentiel émotionnel intense. Ce nom vous évoque quelque chose ? C’est certainement le cas si vous êtes fans de True Detective, puisqu’il est l’auteur du magnifique plan-séquence de l’épisode 4 de la saison 1 -of course- et de tous les épisodes d’ailleurs.
C’est le génial Idris Elba (Prometheus, Thor, RocknRolla) qui se retrouve transformé en vilain dans cette production Netflix. Lui même qui s’est vu refuser le rôle de James Bond, l’acteur ayant été jugé trop “street” par Sir Anthony Horowitz, écrivain des romans originels. Sûrement que l’homme est passé à côté de son incroyable prestation dans Luther, ou son interprétation sublimée de Mandela. Le rôle d’Agu est campé par Abraham Attah, qui vient juste de débuter sa carrière et qui est aussi à l’affiche cette année du court-métrage Out Of The Village, traitant de l’impact du virus Ebola en Afrique.
Enjeu:
Présenté lors de la Mostra de Venise, soit le plus ancien festival cinématographique au monde (1932), reconnu pour sa récompense ultime appelée le Lion d’Or, Beasts Of No Nation pourrait bien bouleverser l’industrie du cinéma. En effet, le film, qui sera seulement diffusé sur la plateforme du géant américain, n’avait aucune raison d’être sélectionné par le jury du festival. Et pourtant, c’est son président Alberto Barbera qui a tenu à défendre le distributeur, en qui il voit l’avenir du cinéma et non un concurrent. Plus qu’un simple producteur, il imagine même Netflix devenir un tremplin pour un genre menacé par les tentaculaires blockbusters hollywoodiens, le cinéma d’art et d’essai. Au vue de la qualité de ses programmes télévisuels, des budgets conséquents dont il est alloué (parfois plus de 150 millions de dollars) et le marché de la VOD qui devient vraiment porteur dans le monde (+424,7 milliards d’euros de revenus annoncés en 2018), difficile de le contredire.
Bon à savoir: Netflix, qui a débourser 12 millions de dollars pour acquérir les droits de diffusion du film, souhaitait le présenter aux Oscars. Mais le règlement de l’Académie des Oscars est clair et intransigeant: une oeuvre doit être projetée dans les salles obscures pour être éligible et présentée en compétition.
Disponible le 16 octobre sur Netflix !
Par @Drounix