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2014 – Année St. Vincent

C’est la fin de l’année, on espère la neige, on se plaint du froid, et noël arrive à grand pas. Mais dans ce tumulte de nouvelles, on voit émerger depuis quelques temps, les traditionnels classements des meilleurs albums de l’année.

Dans tous ces méandres de classements, on sent émerger à l’international le très singulier album de St. Vincent. Nous l’avions interviewée plus tôt cette année, elle nous avait confié son sentiment sur la sortie de son nouvel album. St. Vincent (l’album) est élu meilleur album de 2014 sur NME et collectionne les tops 5 dans les médias les plus influents du monde entiers.

L’artiste, que les 3 albums précédents avaient propulsé peu à peu au rang de reine de la musique indé aux riffs de guitares tant fuzzy que ravageurs, semble aujourd’hui renforcer cette image, se positionnant en réelle reine de la pop moderne, plus rock et plus hargneuse que ses concurrentes.

Son nouveau clip, Birth In Reverse, bien que kitsch clôture son année en beauté.

Revivez son live au Pitchfork music festival de Novembre dernier ici

 

 

10649069_10204642448041688_9136287675410546261_oAinsi que son interview que nous avions réalisé au mois de mars lors de son passage à l’album de la semaine de Canal+

 

Vous avez composé Actor dans votre appartement avec Garage Band, Strange Mercy à Seattle avec une guitare, qu’en est il pour St. Vincent ?

J’ai commencé à écrire cet album 36 heures après être rentrée de la tournée Love This Giant avec David Byrne. J’ai passé 1 an et demi dans des soirées, visité énormément d’endroits, lu beaucoup de livres, et je voulais synthétiser et organiser tout cela dans ma tête. Prince Johnny est une courte histoire et je devais trouver comment la mettre en musique, d’autres ont été composées sur ma guitare, d’autres grâce à des boucles. Il n’y a pas eu de méthode particulière pour cet album.

36h de repos après une tournée c’est très peu, vous ne semblez jamais vous arrêter. Que se passe t il quand vous ne faites pas de musique ?

Ca n’est pas une bonne chose si j’arrête. La musique est tout pour moi, parfois je ne sais pas ce que je pense de certaines choses, et lorsque je les mets en musique je les comprends mieux. La musique est aussi l’un de ces rares phénomènes qui te donne plus d’énergie qu’il ne t’en prend.

Vos concerts sont très chorégraphiés, avec beaucoup de danses, qu’est ce qui vous a amené à ce genre de concerts ?

Quand je tournais avec Love This Giant, Le groupe de cuivres avait sa chorégraphie, David avait sa chorégraphie, mais moi je ne pouvais pas danser parce que je jouais de la guitare, je chantais, et donc cela devenait trop compliqué si j’y ajoutais la danse. J’étais un peu jalouse alors j’ai voulu essayer. Si tu crois au fait que tout est une performance et que tout ce que tu livres sur scène communique quelque chose, il est nécessaire de le comprendre et de l’accepter. Même si tu portes une chemise en flanelle et que tu ne te coiffes pas, tu communiques quand même quelque chose. Le mouvement est un langage que je trouve très intéressant parce qu’il communique énormément de manière inconsciente. Maintenant que je m’en rends compte, il serait très étrange pour moi de ne pas l’explorer, ça donne une autre dimension au show.

J’ai qualifié le show de Punk Chorégraphié, qu’en pensez vous ?

Tout n’est pas prémédité, nous avons de la liberté sur scène, il y a des mouvements mais nous jouons tout, il n’y a pas de samples pendant les concerts. Tout le monde joue tout ce qu’on entend durant le concert.

Pour la première fois, vous n’avez pas changé de musicien d’une tournée à l’autre. Avez vous trouvé l’équipe parfaite ?

Ils sont incroyable sur scène, ils font tous un travail très spécialisé et de plus en plus rare. Je me sens très chanceuse de travailler avec ce groupe, ils sont tous des maitres dans leurs domaines.

Sont ils aussi présents en studio avec vous ?

J’ai travaillé avec Homer Steinweiss des Dap kings et Mackenzie Smith à la batterie, Bobby Sparks au minimoog et Daniel Mintseris qui joue des claviers sur scène a aussi joué sur l’album.
Que pensez vous de la relation entre une marque et la musique ?

L’industrie de la musique a énormément changé depuis 25 ans. Avant, personne n’aurait pensé à mettre sa musique au service d’une marque, parce que c’était vendre son âme au diable. On avait assez d’argent par les ventes d’albums pour ne pas avoir à s’affilier avec les marques. Et maintenant, dans certains cas ça n’est pas une question de vendre son âme, c’est une question de survie pour de nombreux groupe. Je comprend tout à fait le besoin pour certains de le faire, parce qu’on ne peut plus faire d’argent en vendant des disques et les seules sources de revenue viennent des tournées qui coûtent déjà énormément à mettre en place. Je n’ai pas spécialement de position ferme là dessus, je ne juge personne pour leurs choix de survie. Je pense que ces choses là doivent être réfléchies, sur la marque, ses actions. Certaines marques ça sera non directement, mais si c’est un designer que j’aime beaucoup, là je le ferai probablement. J’ai joué pour un défilé de mode un peu plus tôt dans l’année. Je pense vraiment que cela dépend de la marque.

Merci St Vincent.