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DANIEL AVERY – INTERVIEW


Peux tu nous parler de Stop Making Me, ton premier projet musical ?

Effectivement j’ai commencé par sortir des morceaux sous l’alias Stop Making Me. Cela correspond à l’époque ou j’étais tout seul dans ma chambre à faire du son. En fait c’était une façon pour moi d’expérimenter des nouvelles techniques et d’acquérir de la maturité. Ce projet fait parti du passé désormais, je n’utiliserais plus ce pseudonyme pour sortir mes productions.

Tu as un son très mature, mais pourtant cela ne fait que 3 ans que tu es sorti de l’ombre. Combien de temps s’est il passé entre le moment ou tu as commencé à produire et le moment ou tu as commencé à sortir des eps ?

Cela doit faire probablement plus de 5 ans que je m’intéresse à la MAO.  J’ai toujours eu cette envie de produire, je faisais des essais dans ma petite chambre. Mais j’ai commencé à m’y mettre très sérieusement il y a trois ans environ.

Et comment en es-tu venu à la musique ?

Je n’avais aucun plan pour devenir artiste, je ne m’étais pas préparé à ça. Ce n’est pas quelque chose que j’avais planifié, j’ai toujours considéré le son comme faisant partie intégrante de ma vie ; une véritable passion.

Il m’arrivait d’aller dans un club pas loin de là où je vivais à Bournemouth. C’est à ce moment que je me suis mis à écouter de la musique électronique. Puis un jour, j’ai décidé d’aller dans un shop de vinyle. De fil en aiguille, j’ai sympathisé avec le disquaire, qui était également le résident du club en question. Un jour, il m’a proposé de faire le warm up pour une de ses soirées. La passion pour le djing est venue tout naturellement. Je savais que j’étais fait pour ça, j’étais vraiment à ma place derrière les platines. La production est venue seulement après et je me considère vraiment plus comme DJ que producteur.

Parlons un peu de Bournemouth, ta ville natale.  Est ce que l’on peut dire que c’est une ville bercée par la musique électronique ?

Non, absolument pas. Ce qu’on entendait là-bas était de mauvaise qualité. C’était comme voir des groupes qui jouaient pour des mariages, c’était assez horrible.
On entendait de la mauvaise danse music, des tubes pourris et je détestais la musique électronique, ou du moins, ce que je croyais être de la musique électronique. Même si je n’étais pas fan de musique électronique quand j’étais adolescent, j’adorais écouter The Prodigy. Ce fût mon premier concert à 10 ans, c’est mon père qui m’a emmené les voir et ce fût une expérience formidable. Je ne comprenais sûrement pas tout le sens de leur musique mais c’était intense. J’ai ensuite découvert le vrai sens de la musique électronique en écoutant Erol Alkan. Je n’ai pas eu la chance de vivre la grande époque de l’acid house dans les raves en Angleterre et notamment à Manchester. Quel dommage.

Mais tu es tout de même très influencé par toute cette époque n’est ce pas ?

Oui c’est vrai. Je suis extrêmement sensible à ce genre de musique. Il n’y a pas de lois précises dans l’Acid House,c’est un mélange de choses étranges et de sonorités psychédéliques. Tous mes morceaux préférés puisent dans ces influences.

Ton morceau de Acid House préféré ?

C’est assez compliqué de répondre à cette question. Voodoo Ray de A Guy Called Gerald fait surement parti de l’un d’entres eux. C’est un track tellement psychédélique, un son où tu peux vraiment te perdre complètement. J’ai fait plusieurs tracks en m’inspirant de cette chanson.

Et toi, comment décrirais-tu tes productions ? Une sorte de acid house du XXI même siècle ?

J’aime bien ce terme ! Je ne sais pas trop, quand les gens me demandent je leur réponds souvent que c’est un mélange de techno et d’acid agrémenté  de sons psychédéliques et noisy en tout genre. Difficile de faire une description précise, il y a une panoplie de styles que j’aime exploiter.

Tu as sorti des EP sur des labels différents, est ce que c’est important pour toi de changer ?

C’est vrai que j’ai signé sur plusieurs labels mais depuis que je suis chez Phantasy, je me sens vraiment chez moi. Je pense que j’ai vraiment trouvé ma maison pour plusieurs raisons. Une des raisons principales étant qu’Erol Alkan a été un des premiers à me soutenir.

Quand est-ce que tu as rencontré Erol pour la première fois ?

J’etais dans un club à Londres pour le voir car il était mon DJ favori. Je ne sais plus trop comment la rencontre s’est faite mais nous sommes devenu amis. J’aime énormément son label et c’est aussi pour ça que je me sens vraiment bien chez eux. Je suis très heureux que mon premier album sorte chez Phantasy et je pense que je vais y rester.

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Parlons un peu de cet album, combien de temps cela t’a pris pour le produire ?

Je dirais en tout, environ un an. Ce qui s’est passé c’est que j’ai produit un titre très acide et je l’ai donné à Erol pour qu’il le joue un soir où il mixait à Londres. C’était le son « Drone Logic » et il m’a appelé le lendemain en me disant que c’était le plus fou qu’il ait joué dans la soirée. Puis il m’a dit tout simplement que c’était le moment de commencer à travailler sur un album.

Comment s’est passé cette année ? L’album a-t-il été facile à produire ?

J’ai vraiment apprécié l’exercice, je n’ai pas réussi à y voir de difficultés car j’étais vraiment à fond dedans. Ce qui m’a aidé, c’est que je mixais beaucoup en même temps et j’ai pu essayer mes morceaux au fur et à mesure. Ce qui est génial, c’est que j’ai pu essayer toutes les tracks plusieurs fois dans des lieux différents et cela m’a réellement aidé.

C’est donc un album pour le club ?

Oui je pense sincèrement que cet album est fait pour tourner en club même s’il y a énormément d’influences qui ne proviennent pas de la musique club. Je voulais surtout que mon album soit une représentation de ce que j’avais pu faire sur toute ma carrière et mon activité principale étant DJ ; je voulais que les productions puissent être jouées par des djs’.