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[POP CREW] BParadise, le collectif housy format familial qui donne la pêche

BParadise, c’est une bande d’amis d’enfance qui aime la house et adore la partager lors de leurs événements format familial, dans la joie et la bonne humeur ! 

On a donc rencontré deux des membres du crew pour parler événementiel avec eux :

Est-ce que vous pouvez vous présenter ainsi que votre rôle dans le collectif ?
Bastien : On a créé le collectif il y a à peu près deux ans, notre ADN c’est de faire de la house assez “familiale” pour les copains. Mon rôle au sein du collectif s’est défini au fil du temps : au départ j’ai commencé à mixer et finalement j’étais trop mauvais pendant mes sets et donc j’ai préféré endosser un rôle de manager. Je démarche des lieux, je discute avec les propriétaires, je m’occupe un peu de la tréso aussi.
Paul-Eloi : J’ai rejoint le collectif deux mois après sa création parce que je connaissais depuis longtemps tous ses membres. Je suis principalement DJ mais je donne des coups de main pour le matos, pour la scéno.

Dans quel contexte le collectif a été créé ?
Bastien : Au départ, je sortais beaucoup et il y avait des aspects de la nuit parisienne que je n’aimais pas. J’en avais marre des soirées m’as-tu-vu. Je me suis dit que ça pouvait être cool de proposer une alternative et donc j’ai foncé. On a voulu créer des soirées accessibles où tout le monde se connait et danse, sans prétention.
Paul-Eloi : L’idée était de proposer des soirées dans lesquelles il n’y avait pas de barrière entre les DJs et le public, où les prix sont accessibles et où les gens venaient pour une ambiance et pas pour une programmation. C’est comme des soirées entre potes mais avec plus de monde. On vient tous du 94 et on retrouvait beaucoup de gens qui venaient du même endroit que nous à nos soirées, c’était marrant ça créait une bonne ambiance. Maintenant ça s’élargit un peu en terme de public mais l’idée de départ d’un truc un peu familial reste.
Bastien : On a, en quelque sorte, voulu officialiser nos soirées entre potes et ça a donné ça. On a trouvé des lieux plus fat comme le Créalab.

Est-ce que vous êtes tentés par le fait de ramener des têtes d’affiche ou vous voulez rester sur votre modèle de mix entre potes ?
Paul-Eloi : Bien sûr qu’on est tentés d’avoir une direction artistique plus pointue, on y  a beaucoup réfléchi. Mais aujourd’hui les cachets des artistes sont tellement élevés que c’est un vrai risque financier pour des petits collectifs comme nous. Et il y aussi le fait qu’on a envie de mixer et que la tête d’affiche prend toujours les peak times, c’est purement égoïste ça pour le coup ! (rires). On voudrait plutôt inviter des petits DJs talentueux qui sortent de très grosses prods plutôt que des vraies têtes d’affiche. Et dans cette optique, le but n’est pas de ramener plus de monde, c’est plus une question de qualité. Pour l’instant ça marche bien comme ça donc on n’a pas envie de changer de modèle, les gens viennent pour BParadise et pas pour un nom et c’est gratifiant.

Quelle est la force de votre collectif ?
Bastien : Ce que les gens apprécient, je pense que c’est le côté convivial. Je saurais identifier au moins 1/4 des visages dans notre public, même quand on a fait 500 personnes au Barboteur. Après je pense qu’il y a aussi notre pâte musicale très groovy, très disco et house, que les gens aiment. Notre sélection musicale est une vraie force je pense.
Il y a les lieux qu’on choisit, qui sont aussi appréciés, le Barboteur et le Créalab sont de très bons exemples, ce sont des lieux chaleureux à leur manière et un peu différents des autres endroits exploitables.
Paul-Eloi : La musique qu’on passe est assez accessible, même les gens qui n’écoutent ni house ni techno viennent et se laissent prendre au jeu. Ça permet d’avoir une mixité intéressante au sein du public.

Quel est votre regard sur la multiplication des collectifs qui se forment aujourd’hui ? Phénomène de mode ? Aspect générationnel ?
Paul-Eloi : Je pense qu’il y a beaucoup plus de personnes qui écoutent de la musique électronique aujourd’hui, ce qui donne envie de mixer à un plus grand nombre de personnes. Et quand tu mix dans ta chambre, t’as envie de partager ce que tu fais en dehors de ta chambre et tu crées tes soirées à toi. On a fait pas mal de soirées avec des petits collectifs et il y a une bonne ambiance entre nous, on s’invite les uns les autres, comme on a pu le faire avec Gourmandisque ou Cultopie. On est tous dans une bonne vibe et on se marre bien ensemble, on ne perçoit pas trop le côté concurrence qui peut être un peu pesant. C’est peut-être un effet de mode mais ça ne nuit pas à la fête, au contraire.
Bastien : Ce qui est cool, c’est que les gens ont pris conscience qu’ils peuvent faire leurs propres soirées à partir de la musique qu’ils font dans leur chambre. Il en faut peu pour se lancer aussi donc ça encourage cette multiplication. De notre point de vue, c’est une opportunité pour faire des collab et donc de se consolider en bossant ensemble. On aimerait concrétiser ça avec les collectifs qui se forment dans le Val-de-Marne. Le gros kiffe ce serait de faire un événement avec plein de styles différents et plusieurs collectifs différents.
Paul-Eloi : Je pense que cette croissance de l’offre va de pair avec celle de la demande, tout collectif trouve son public.

Comment fonctionne le collectif en terme de modèle économique et de hiérarchie ?
Paul-Eloi : On est à la cool donc on voit la chose de façon assez horizontale. Tout l’argent qu’on gagne est réinjecté dans l’asso. C’est déjà arrivé qu’on se rémunère quand les soirées ont bien marché mais rien d’énorme. En gros aujourd’hui BParadise ne nous coûte rien. Pour l’instant on n’a pas de gros projet qui va nous demander de l’argent, donc on met de côté.
Bastien : On fait plutôt des coprods donc on négocie des deals à 15 ou 20% de la recette du bar, on partage les risques. Et en fonctionnant comme ça, on peut se permettre de mettre l’entrée à 5€. Sur la hiérarchie, on s’est rendu compte qu’il y avait surtout besoin d’une répartition des rôles. Après on s’est structuré au fur et à mesure en créant l’asso, en ouvrant un compte en banque avec une carte etc, on fait les choses moins à l’arrache qu’avant. Mon rôle à moi c’est de tchatcher et de gérer la tréso, Thomas est à fond sur le technique, il connaît bien le matos, Paul-Eloi est très bon dans les branchements, les installations et la scéno, Paul soigne ses sélections musicales. Chacun a son rôle et c’est très démocratique.

D’un point de vue des politiques mises en place, est-ce qu’en France, et plus particulièrement à Paris, ce n’est pas trop compliqué d’investir des lieux ?
Paul-Eloi : Déjà c’est difficile de trouver le bon lieu, parce que ça ne court pas les rues. Souvent, ce sont des lieux éphémères comme le Créalab l’était. Vu qu’on fait des coprods avec les propriétaires des lieux, c’est plus eux qui avaient des problèmes pour dépassement d’horaire. On devait prendre des précautions au cas où la police arrivait. Mais étant donné qu’on ne loue pas de lieu, on n’est pas concerné directement par ce genre de problème

Quelles sont vos actus ?
Le 3 août on est invité par Gourmandisque à jouer au Jardin Suspendu, un petit rooftop très mignon. Ensuite on mix dans un petit festival dans le centre de la France, vers Vierzon.

Quel conseil donner à des gens qui ont envie de s’y mettre ?
Paul-Eloi : Il faut venir avec une idée pour se démarquer, ou avec une identité propre, il faut savoir se faire plaisir, faire plaisir aux gens. A Paris, on a la chance d’avoir plein de gens motivés, d’endroits à exploiter, il faut en profiter sans hésiter !
Bastien :  On peut être impressionné par toute cette offre événementielle et se sentir disqualifié mais il ne faut pas s’arrêter à ça. Il ne faut pas avoir peur des gens avec qui vous allez traiter dans ce milieu. Et aussi, je pense que c’est important d’être entouré et bien entouré, de ne pas se lancer seul dans un truc. C’est important d’avoir des gens bienveillants et complémentaires pour porter un projet. Et si vous avez votre mot à dire, allez-y !

Pour suivre les actus de BParadise c’est juste ici.

Talk Louise G.