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[POP TALK] Fontaines DC, poétique de la rage à l’irlandaise

Fontaines DC fait partie de la vibrante scène irlandaise de ses dernières années

Il y a d’abord les textes de Grian Chatten, féru de littérature option Whitman, poétiques et énervés, à l’image de Dublin que le groupe chérit tant. Et puis il y a les lives. En quantité astronomique des Etats-Unis à l’Europe, et toujours de grande qualité malgré une fatigue certaine qui commence à se faire sentir, à l’instar de leur seconde prestation au TINALS ou à l’annulation de dernière minute de leur passage à Villette Sonique. Peu importe, Dogrel est solide, nourri de Pogues, de conflits et de guitares furieuses.

Vous dites souvent que l’authenticité est essentielle pour vous. Comment rester authentique au moment où il y a tant de musique qui sort et tant de compétition ?
Ça n’a pas tellement de rapport avec les autres groupes, ça a plutôt à voir avec notre propre recherche musicale : comment servir au mieux cet art en faisant ce qu’on veut vraiment faire.

Est-ce que toute la poésie et la littérature que vous lisez participe à la création d’un langage propre ?
Après avoir lu Yeats ou TS Elliott, on a mis la barre très haut en terme de paroles, c’est sûr. C’est impossible de faire autrement, après avoir lu ces livres là on ne peut pas recommencer à écrire des chansons comme « Be My Baby ». On aime l’espèce de rapport romantique à la vie qu’amènent les poètes, et la tentative de dire joliment les choses.

En fan de Shane MacGowan, qu’est-ce que vous aimez le plus chez les Pogues ?
Le côté punk et profondément Irlandais d’un vrai désir de liberté.

La presse vous qualifie beaucoup de punk ou post-punk, ça vous convient ?
Oui et non. On n’aime pas l’étiquette post-punk parce que c’est un genre d’anti-discussion sur la musique. Dire qu’on est post-punk a presque aussi peu de sens que de dire qu’on est un groupe de musique. Il y a une part de vérité bien sûr puisqu’on joue avec Idles ou Shame et que nos fans viennent de cette culture. Mais en terme de musique, on ne se considère pas punk du tout, plutôt rock’n’roll.

 Vous parlez beaucoup de Dublin, qu’est-ce qui est si inspirant là-bas ?
C’est une ville très vivante et honnête. Quand tu marches tu vois des gens crier d’un bout à l’autre de la rue pour se dire bonjour ou pour demander des sous par exemple. C’est une ville très dramatique, pleine de conflits et d’injustices, de problèmes de logement et de drogues surtout. Mais il y a un aspect romanesque et romantique très inspirant.

Si vous deviez quitter Dublin, où aimeriez-vous habiter ?
Paris, Londres ou même New-York peut-être un jour !

Fontaines DC sera au Bataclan le 10 novembre et au Stereolux le 11 novembre.

Talk Agathe R.
Photo Molly Keane