General POP a désormais rejoint le réseau Prose On Pixels

[POP TALK] King Princess ou la pop d’un nouveau genre

Mikaela Straus est devenue King Princess il y a un peu plus d’un an.

Mark Ronson et Mikaela Straus se sont rencontré lors d’un dîner. Quelques temps plus tard, ce dernier la signera sur son label. La chanteuse est depuis lors en phase de devenir la nouvelle icône queer de la pop. À seulement 19 ans et un premier EP au compteur qui ressemble déjà à un best-of pop LGBTQ, on a voulu découvrir l’artiste lors de son premier passage à Paris.

 Ta chanson “1950” est un clin d’oeil au roman queer The Prince of Salt de Patricia Highsmith, c’est cette littérature qui t’a aidé à assumer ta sexualité aussi jeune ?
Quand j’étais au Lycée, je me sentais isolée car on recevait une éducation très hétéronormée. Puis j’ai commencé à m’intéresser à la littérature queer et je m’y suis retrouvée assez rapidement. The Prince of Salt est clairement un livre qui m’inspire énormément. Tous ces personnages queers dans un monde idyllique m’ont poussée à m’assumer. Puis soyons honnête, j’ai aussi testé les mecs et les bites mais j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi, ahah.
A quel âge tu t’es dit, je suis vraiment lesbienne donc ?
Le jour où j’ai eu ma première copine ! Quand tu te sens bien avec une fille, c’est peut-être le moment de comprendre que c’est bon, ça y est.

Et tes ex copains réagissent comment depuis ?
C’est marrant mais il y a en un seul qui était vraiment mon mec, on en a parlé et on a rigolé de notre courte histoire. La meilleure façon de traîner avec un mec c’est de lui avouer que tu préfères les vagins ahah.

 Tu as seulement 19 ans et tu voyages beaucoup, ton couple arrive à survivre ?
C’est intéressant car c’est ce que j’ai toujours voulu. Voyager, être en tournée et vivre de ma musique. La meilleure façon de conserver son couple c’est de se mettre avec une personne du même milieu je pense car on bouge tellement toutes les deux qu’on se comprend. Le challenge du métier c’est de résister à la distance !

Comment s’est passé ta rencontre avec Mark Ronson, ton mentor ?
Quand j’ai décidé d’arrêter les cours, j’étais tout le temps en train de composer et de produire des titres en studio. Mon manager a envoyé quelques maquettes à Sony et il est tombé dessus. On a reçu un coup de fil qui disait qu’il voulait dîner avec moi, et j’ai dit ok, dînons avec Mark Ronson. Il est d’une élégance incroyable et il me soutient depuis le début.

 Et comment une lesbienne de 19 ans gère l’industrie de la musique en 2018 ?
C’est incroyable car je pense que tout a changé dans la musique. Il y a 5 ans, j’avais l’impression que si tu n’étais pas belle, tu n’avais aucune chance de réussir. Mais maintenant, il y a une saturation de tous ces codes. Les gens veulent  de l’authenticité et ne veulent plus subir tout ces artistes mainstream qu’on entend à longueur de journée à la radio. Avec internet et l’évolution des genres, être gay c’est tellement cool (rires.). Faire de la pop, c’est gay, et je suis contente qu’on puisse ouvrir un chemin pour tant de jeunes, pour qu’ils s’assument enfin. C’est le meilleur moment d’être LGBTQ. Enfin sauf si tu habites en Russie ou aux État-Unis….

 Ivica est sur Instagram @ivicamam
Photo :  Clare Gillen