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[POP TALK] Vox Low, l’obscure clarté

On a parlé krautrock, fatalisme et obscurité avec Vox Low

A l’heure où la création française est au point mort de la créativité (oui, non, pas tout le monde, mais vous voyez), Vox Low est venu, en douce, distiller un peu de noirceur électrique sur nos cerveaux bouillis. On les a rencontré après leurs balances à la Machine, quelques heures avant leur live au pointu-quali Psych Fest, on a craqué une bière et discuté un peu d’eux, de l’époque et de ce qu’on en fait.

 

Vox Low c’est du rock dans l’électro ou de l’électro dans du rock ?
Ca dépend des morceaux, sur certains on partira d’une base plutôt électro, sur d’autres moins. Et puis des groupes comme Can font partie des références qu’on a, c’est ce qui nous réuni, les trucs psyché, krautrock.

Vous êtes un groupe pour trentenaires/quadras nostalgiques alors ?
C’est ce qu’on pensait au début mais en fait pas forcément. On s’aperçoit qu’il y a plein de jeunes à nos concerts, et pas des jeunes de notre âge, des jeunes d’un autre âge ahah. De toutes façons on a pas la prétention d’inventer un genre du tout, on se fait plaisir surtout.

Vos chansons parlent de l’époque, d’argent, d’esclavagisme moderne à plein de choses, cynisme, dystopisme ou dépression totale ?
On est pas cynique, y a un truc méchant dans le cynisme. On est ironique plus que cynique. C’est un constat qu’on fait par rapport aux idéaux qu’on avait plus jeune. L’époque est assez radicale, ça devient compliqué de croire en des choses. L’époque est fataliste. Quand on avait 20 ans y avait plein de trucs qui n’existaient pas. On a vécu complètement différemment, on était plus préservé : aujourd’hui tu te prends la réalité des choses en pleine face à une rapidité incroyable. Nous on était tranquille, bourgeois moyen, pas de problème ahah. Et puis, musicalement, il y a eu de gros mouvements, notamment l’électro. Là tout se mélange, tout va vite.

Avec Vox Low vous voulez sauver le monde alors ?
Ahah pas du tout ! Tant mieux si on est dans l’époque, mais on a pas fait exprès, on jouait pour se faire plaisir, on avait pas prévu de faire un concert, de faire des live. On a balancé nos morceaux sur Soundcloud et on -Born Bad- est venu nous chercher, royal ! Avec notre expérience d’avant (Think Twice) on a aussi appris à dire non à des choses, ça a du jouer. On est super content.

La musique est sombre, c’est parce qu’on peut faire plus de choses dans l’obscurité ?
Sans doute oui, et on se cache un peu plus dans l’obscurité aussi. On veut surtout mettre la musique en avant, et puis c’est peut-être pas nos gueules qui étaient les plus vendeuses ahah.

 

Agathe est sur Instagram @ag_rou