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Pentagon Papers : la liberté noir sur Blanc.

De l’importance de voir le dernier film de Steven Spielberg.

Steven Spielberg montre du doigt.
C’est ce talent qu’il décide de mettre à nouveau au service de l’histoire américaine et de sa démocratie.

Tout commence avec Cheval de Guerre en 2011, s’ensuit Lincoln (2012) et se poursuit avec Le Pont des Espions (2015).
Avec ce film, le père de E.T ne fait plus du cinéma. Il nous éduque avec un récit historique important et utile, un long-métrage qui n’est plus une œuvre cinématographique mais un devoir de mémoire, une marque dans le temps.

Pentagon Papers est au bon endroit au bon moment.

À l’ère des fake news, des tweets en rafales et de l’information qui vacille sans être vérifiée, Spielberg nous rappelle l’importance du journalisme, pilier d’une société en pleine guerre du Viêt Nam.
Là où l’Amérique de Nixon déferle son napalm.

Parallèlement, il  renforce chez  Meryl Streep l’image d’un leadership féminin, celui d’une grande dame qui gouverne des hommes.

La liberté de la presse et celle des femmes, voici les ennemis qui refusent de se plier devant Donald Trump.

Prémisse du Watergate, le film narre la fuite de plusieurs documents top secret concernant l’implication militaire et politique des U.S.A dans la guerre du Viêt Nam, un scoop qui sortira directement des tuyaux du New York Times.
La Maison Blanche répond alors amèrement et interdit au Times de continuer la publication des révélations. L’équipe du Washington Post, portée par Tom Hanks et Meryl Streep, intervient alors et s’empare des documents.
Que faire ?
Continuer la publication malgré les secrets d’État ?
Se rabaisser, ne pas divulguer, subir le joug de la société ?

Dans la veine de Les hommes du Président, le film respecte les codes du cinéma journalistique de l’époque : une salle de rédaction où seul le bruit des machines à écrire règne en maitre, des cigarettes dans les bureaux. Pas d’iPhone, pas d’ordinateur.

La recherche et le traitement de l’information se font de manière brute : on écume la ville, on rencontre des informateurs dans des motels poussiéreux, on écrit des adresses sur des bouts de papier.
Force et conviction sont à l’honneur chez ces figures héroïques du journalisme américain.

On note la scène d’intro qui nous replonge dans l’univers d’Apocalypse Now : la jungle du Viêt Nam est bercée par une musique rock. Cigare au bec, les hommes se maquillent pour passer incognito à travers la forêt, les balles fusent entre les arbres.
Derrière le silence de la jungle, résonne ardemment le bruit des soldats au combat…

Le seul ennui, c’est peut-être le titre de la version américaine, The Post (et non Pentagone Papers). En effet, si le Washington Post a bien sorti le scoop, c’est en récupérant le travail d’enquête du New York Times qui, censuré, n’a pu aller au bout de la révélation.
Jim Rutenberg, journaliste au New York Times évoque ce sujet mieux que moi dans l’une de ses dernières chroniques.

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Un exemple qui, de nos jours fait écho aux divers journaux qui collaborent ensemble sur de nombreuses affaires à l’instar du Panama Papers ou du Paradise Papers.

Le film reste une ode à ces journalistes, rempart de la dystopie, façonneurs de liberté.
Car comme le dit si bien Meryl Streep :« L’information est le brouillon de notre histoire »

Matteo est sur Instagram @matteoveca