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Rencontre avec Julie Leplus, directrice France de Shazam

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Nous avons rencontré Julie Leplus, directrice France d’une application devenue culte, Shazam.

Pour ceux qui vivent dans une grotte, vous pouvez présenter Shazam ?

Shazam est une application de reconnaissance audio et visuelle. Grâce à son algorithme, Shazam peut vous dire en moins de 4 secondes quelle est la musique que vous êtes en train d’écouter, et d’autres informations sur les artistes, que vous pouvez également suivre dans l’application.

Grâce à sa caméra, et lorsque vous voyez un logo ou Shazam Code, Shazam vous permet aussi d’accéder à tout type de contenu, et ce de manière instantanée.

Tous les jours, Shazam est activé plus de 20 millions de fois dans le monde. C’est une des applications les plus téléchargées, avec plus d’un milliard de téléchargements, mais aussi parmi les plus appréciées, avec un rating de presque 5 étoiles dans l’App Store et “Editors Choice”. Enfin, Shazam est particulièrement utilisée en France, où elle compte plus de dix millions d’utilisateurs mensuels actifs.

Comment les fondateurs ont-ils eu cette idée ?

Chris Barton, Philip Inghelbrecht, Avery Wang et Dhiraj Mukherjee sont les quatre étudiants qui ont eu l’idée de Shazam sur les bancs d’une université californienne, le berceau des grandes idées technologiques. Il y a deux types d’inventions : celles qui répondent à un besoin, et celles qui créent un besoin. Shazam fait partie de la première catégorie, à la fois pour la plupart des gens — qui ne s’est jamais dit “j’aime bien cette chanson mais hélas ! je ne sais pas qui chante” — mais aussi pour les artistes qui peuvent ainsi trouver ou retrouver une partie de leur audience.

Comme la plupart des gens, nos fondateurs ont expérimenté cette frustration et ont donc eu cette idée simple mais très utile. Certains artistes comme Martin Solveig parlent même de Shazam comme d’une révolution.

Et vous, dans l’entreprise, quel est votre rôle ? Ça fait combien de temps que vous y travaillez ?

Cela fera bientôt trois ans que je suis en charge de la France. Mon rôle, et celui de l’équipe France, est avant tout de promouvoir l’application et ses différentes fonctionnalités auprès de l’industrie musicale et du marché publicitaire. En effet, Shazam offre différentes solutions marketing à un artiste ou une marque : un large inventaire display avec de nombreuses options de ciblage, bien sûr, mais aussi ses technologies de reconnaissance pouvant connecter une marque à ses consommateurs à partir de leurs campagnes ou même de leurs produits.

Enfin, je veille aussi à maintenir — voire étendre — l’usage de l’application à travers des projets de diversifications : récemment, nous avons lancé un jeu de société Shazam, la boîte de jeu, qui propose un quiz musical interactif avec des questions, des mimes et des Shazam Codes basés sur les chansons les plus shazamées.

Comment fonctionne la technologie Shazam ?

Pour la reconnaissance audio, il s’agit d’un algorithme qui va analyser l’empreinte audio d’un morceau lorsque vous appuyez sur le bouton principal de l’application, et qui va la comparer à notre base de données de près de 47 millions de titres préalablement intégrés. C’est cet algorithme qui permet de donner un résultat en quelques secondes maximum.

Pour la reconnaissance visuelle, la caméra de l’appli va scanner un visuel ou un objet qui aura été préalablement associé à un contenu vers lequel l’utilisateur sera redirigé.

Quel est le Business Model de Shazam ?

Notre business model a un peu évolué au fil des années et des usages. L’application Shazam a été payante pendant une courte durée, mais aujourd’hui, 98% de nos utilisateurs ont téléchargé la version gratuite — Shazam Encore étant la version payante sans publicités.

De ce fait, voici nos différentes sources de revenus aujourd’hui, pas forcément dans l’ordre : des revenus issus de l’achat de musique via un Shazam, de nos partenariats avec les différentes plateformes de streaming vers lesquelles nous renvoyons, de la commercialisation de nos espaces publicitaires, de nos données et de notre technologie, des partenariats TV, notamment aux US, et enfin de la diversification (show TV, jeu de société, etc.).

Les revenus publicitaires étant devenus majoritaires il y a un an et demi, nous avons créé l’entité Shazam For Brands, ayant pour vocation de proposer les solutions les plus adaptées aux marques.

Comment vous vous positionnez vis-à-vis de l’utilisation de la donnée utilisateur ?

Nous ne communiquons aucune donnée personnelle, et n’exploitons que les données sur le profil de nos utilisateurs.

Pourquoi est-ce que Shazam fonctionne aussi bien en France ?

Bonne question ! La France est en effet le deuxième pays dans lequel Shazam est le plus utilisé après les États-Unis ! Nous l’expliquons par l’amour des Français pour la musique et en particulier pour la musique internationale qu’ils connaissent forcément moins que nos amis anglo-saxons.

Il y a également une autre explication plus sociétale, à savoir que la France est un pays qui cultive un certain art de vivre avec un niveau de vie plutôt bon et un goût pour les sorties. Or, Shazam est massivement utilisé dans les bars, restaurants, clubs, etc. es Les Français sortant plus en moyenne, ça explique notre forte popularité ici !

En quoi consiste le partenariat avec Snapchat ? Pourquoi vous associer à eux ?

Nous avons intégré notre technologie de reconnaissance musicale au sein de Snapchat, ce qui permet aux utilisateurs de Snapchat de découvrir quelle musique ils entendent autour d’eux simplement en pressant et maintenant sur l’écran et sans sortir de l’application donc.

Avec plus d’un milliard de téléchargements et des centaines de millions d’utilisateurs, Shazam a toujours cherché à être omniprésent et à rendre possible la découverte musicale là où il y a de la musique. Ce partenariat en est la parfaite illustration.

Comment fonctionne le “Shazam Visuel” ?

Pour la reconnaissance visuelle, la caméra permet de scanner un visuel ou un objet qui aura été préalablement associé à un contenu vers lequel l’utilisateur sera redirigé. Au-delà de la reconnaissance par l’image, nous utilisons également des Shazam Codes apposés sur des visuels.

La reconnaissance visuelle existe depuis de nombreuses années, mais le téléchargement des applis le permettant a souvent été le frein principal au développement de l’usage. Shazam étant une des applications les plus populaires au monde, nous offrons à cet usage un nouvel essor !

Quels sont les prochains étapes pour Shazam ?

Nous sommes depuis longtemps l’application de reconnaissance musicale la plus utilisée, mais aujourd’hui nous devons créer des occasions d’utiliser Shazam à travers d’autres usages. Il y a des applications pour tout, qui sortent tous les jours, plusieurs dizaines de millions, donc la concurrence est rude au moment où les gens cherchent à télécharger moins d’applications.

C’est pourquoi non seulement nous nous dotons de nouvelles fonctionnalités correspondant à d’autres besoins — reconnaissance visuelle —, et que nous accélérons également l’usage de Shazam en dehors de l’application en étant intégré, comme vous l’avez mentionné, dans Snapchat mais aussi dans certaines Smart TV Samsung.

Enfin, nous créons d’autres usages : “Beat Shazam” est un show télévisé musical et interactif aux US, dans lequel les gens utilisent Shazam pour jouer et tenter de battre l’algorithme.