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[ITW] Le Rou(-x)teur Festival mélange les arts numériques et la musique

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Du 27 au 29 octobre aura lieu Rou(-x)teur, le festival pluridisciplinaire des arts numériques de Mains d’Œuvres. Rencontre avec Camille et Mélina, deux des quatre organisateurs.

Hello ! D’abord, comment vous allez ? Vous pouvez vous présenter ?

Nous allons très bien, merci, dernière ligne droite pour cette première édition, nous avons hâte ! L’équipe est réunie autour de quatre personnes qui ont pensé le projet, travaillant main dans la main depuis maintenant six mois. Nous avons tous des profils radicalement différents mais extrêmement complémentaires, prouvant à quel point nous souhaitions proposer au public un rendez-vous détonnant.

Il y a Mélina, assistante de production et de coordination au pôle musique de Mains d’Oeuvres, Camille, membre du collectif Ascidiacea, Nina qui est en service civique au sein du pôle art numériques de Mains d’Oeuvres et Aurelien (directeur technique du festival) qui travaille notamment avec le groupe Vox Low, invité sur le festival.

Camille et Mélina

Camille et Mélina

Le Rou(-x)teur Festival c’est quoi ?

L’envie de monter un festival basé autour des arts numériques et de la musique à Mains d’Oeuvres n’est pas un hasard : de grands rendez-vous avaient déjà été organisés auparavant comme le festival Mal au Pixel, la première édition du Transient Festival… On souhaitait souligner combien l’artiste, lorsqu’il interroge l’espace grâce au numérique, fait fi des conventions académiques en créant de nouvelles formes de dialogue et d’exposition.

Cette envie commune résultait de différents axes de réflexion : d’abord renouer avec l’ADN de Mains d’Œuvres et de l’espace Craslab (centre de ressources arts sensitifs) qui existe depuis l’ouverture du lieu, mais aussi proposer un nouveau style de festival réunissant plusieurs créations originales. Enfin, interroger véritablement ce qu’est le numérique en proposant une programmation alternative. L’art numérique est par définition un entre ou pluri médium ; il questionne le public par le biais d’une scénographie spécifique et engendre ainsi un tas de problématiques. Il fut à la base une technique de création alternative politiquement engagée (mouvement du glitch ou du net art) dans les années 90. Il était donc évident pour nous d’inviter l’IRI du Centre Pompidou afin de rythmer ces trois jours par des débats et des rencontres tant d’un point de vue artistique que dans notre vie de tout les jours.

Comment avez-vous choisi la programmation ?

La programmation se veut atypique. On trouve ainsi les jeux vidéos et leur esthétique glitch traités d’une manière ludique dans le restaurant de Mains d’Œuvres avec les Animaux du Futur. Nous voulions ici souligner combien le numérique est devenu une imagerie collective pour chacun de nous.

Les concerts auront une scénographie originale, avec notamment des jeux d’optique et des anamorphoses (La Dynamiterie et Vox Low). Ces créations originales pousseront aussi les groupes à se mouvoir sur une scène spécifique. Il y aura également deux expositions avec la Biennale de Nemo dans la Salle de danse et la Salle (-x) où le spectateur devient véritablement acteur de chacun des dispositifs, ainsi que des débats et des restitutions de tables rondes pour envisager l’art numérique comme une thématique engagée.

Pourquoi ce nom ?

Pour être tout à fait honnête, l’expression tire son inspiration de la couleur des cheveux de notre directeur technique et de la chargée de la programmation musique. Il était enfin temps de remettre les Roux au cœur des arts numériques [rires].

Si on veut être plus poétique, c’est également un jeu de mot autour du routeur, un élément qui permet de mettre en lien deux objets (en créant des réseaux). Il était évident, au vu du choix de la programmation du festival et du commissariat de l’exposition, de souligner ce lien entre les différentes thématiques. Puisque l’art numérique est un entre médiums, alors le Rou(-x)teur se propose de les unir et de faire dialoguer le temps de ces trois jours l’ensemble de ses facettes.

Comment vous est venu l’idée ?

Une volonté commune de monter un festival comme celui-ci s’est très vite installée. Nous nous sommes rencontrés autour d’une première date à Mains d’œuvres en mai dernier avec Da Sweep (qui est par ailleurs sur le festival du Rou(-x)teur en salle Haut Débit) ; très vite, on s’est rendus compte que nous avions tous envie de montrer au public un point de vue spécifique et original, de marier jeune création, chercheurs et institutions (Biennale de Nemo et l’IRI du Centre Pompidou). Travailler avec des artistes et des partenaires aussi variés est un véritable challenge.

Cet évènement permet surtout de faire dialoguer plusieurs acteurs, souvent isolés, et, qui sait, leur donner l’occasion de présenter différemment leurs créations. C’est le cas pour la partie exposition, majoritairement dédiée à la performance, où très vite les artistes ont désiré monter de toute pièce un dialogue entre leurs créations heure par heure. Voir cette effervescence créative et cette demande prendre le pas fut un moment marquant de cette préparation.

Le gymnase reste aussi une expérience immersive totale puisque toutes les heures une créations différente aura lieu, faisant monter au fur et à mesure l’atmosphère. L’esthétique est dans cette pièce proche du noize et du glitch, le tout dans un espace gigantesque. La présentation et représentation d’une imagerie numérique reste un axe central dans ce festival. L’accent dans cette pièce est à mettre tout autant sur l’esthétique développée lors de lives que sur la reconnaissance d’un nouvel objet sonore pour le moins hybride, conduisant à une relecture du concert.

Comment avez-vous organisé le parcours, centré autour du spectateur ?

Nous ne voulions pas sombrer dans une démonstration purement technique du numérique en abandonnant le fond esthétique. Toute la programmation est centrée autour du modèle du spectacle-acteur prôné par plusieurs chercheurs, notamment Florent Aziosmanoff qui a dirigé le Cube d’Issy les Moulineaux.

L’art interactif est né au début des années 1960 par son adaptation à la technologie. A partir du moment où cela fut possible, l’artiste s’est mis à utiliser le plus souvent les outils informatiques. En sollicitant le spectateur, l’œuvre acquiert un statut esthétique particulier et nouveau. Dans le parcours que nous proposons, le spectateur ne se sent pas simple « regardeur » mais corps perceptif dans une action créatrice, voire libératrice.

Mains d’Oeuvres et ces 4000m2 se prête donc volontiers à cette exercice de déambulation. Le spectacle-acteur se perd, joue avec des dispositifs, observe. Il devient donc lui même maitre de ce qui lui est donné à voir et à expérimenter.

Le Rouxteur Festival, les 27,28,29 octobre 2017 de 15h à minuit. Event facebookSite internet Billetterie