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Les frères Safdie reviennent avec Good Time

Pour leur cinquième long-métrage, les frères Safdie mettent en scène Robert Pattinson dans un thriller esthétique.

Le film raconte l’histoire de deux frères, Connie et Nick (respectivement joués par Robert Pattinson et Ben Safdie lui-même), après un braquage manqué dans le Queens. Ayant réussi à s’enfuir, Connie cherche désespérément à sortir son frère, handicapé mental, de la prison où il se trouve : la solution de la caution écartée, la seule alternative est l’évasion.

La quête de Connie l’emmène dans divers endroits malfamés de New York, à la rencontre de personnages aussi déséquilibrés que lui : Corey (jouée par Jennifer Jason Leigh), une femme sous l’emprise du jeune homme ou encore Ray (campé par Buddy Duress), un petit délinquant entraîné malgré lui dans cette traque.

Son seul but dans la vie à sa sortie de prison, c’est de se rattraper auprès de son frère, de trouver un moyen d’assurer leur liberté et de les sauver d’un monde sans espoir, où les attendent des questionnaires bureaucratiques, des petits boulots mal payés, et d’autres écueils”.

Le personnage de Connie est plein de recoins obscurs qu’on découvre au fil du film. On n’était pas étonnés d’apprendre que plusieurs biographies du protagoniste ont été écrites, et transmises à Robert Pattinson. Le personnage a écopé d’une courte peine de prison à la fin d’une adolescence mouvementée, et cherche à comprendre comment sa vie et celle de son frère ont pris ce chemin. Un (anti-)héros que Josh Safdie qualifie de la sorte : “Son seul but dans la vie à sa sortie de prison, c’est de se rattraper auprès de son frère, de trouver un moyen d’assurer leur liberté et de les sauver d’un monde sans espoir, où les attendent des questionnaires bureaucratiques, des petits boulots mal payés, et d’autres écueils”.

Le film ne nous laisse pas une minute de répit : caméra embarquée, éclairage aux néons, courses-poursuites… On est scotchés à son siège pendant l’heure quarante, dans le même temps complètement absorbés et affolés, en se demandant jusqu’où ça va aller. Ce n’est définitivement pas un feel-good movie, mais ça en vaut clairement la peine.

Ce sentiment est exacerbé par la bande-son du film, réalisée par Oneohtrix Point Never, recrue de l’écurie Warp. Inspirés par Tangerine Dream ou encore par la musique du film Heat, les frères Safdie et Daniel Lopatin (de son vrai nom) sont arrivés à une bande originale très moderne, électronique, et surtout omniprésente : tellement qu’on se croirait parfois dans un clip.

On voulait que la bande-originale véhicule des émotions fortes et surtout pas qu’elle tombe dans une espèce de musique aseptisée et sans saveur. La partition de Daniel a toujours eu beaucoup de présence.

Plus qu’une musique de film, les 45 minutes composées par OPN sont fortes et indispensables à l’atmosphère voire à l’histoire du film. On ne va pas vous spoiler, mais les titres sont des références directes à des moments-clés : Bail Bonds, 6th Floor, Entry to White Castle, The Acid Hits… Et des extraits de dialogue y sont glissés. Les frères réalisateurs disent de cette bande son : “On voulait que la bande-originale véhicule des émotions fortes et surtout pas qu’elle tombe dans une espèce de musique aseptisée et sans saveur. La partition de Daniel a toujours eu beaucoup de présence.

 Good Time, de Ben et Josh Safdie ; sorti en salle le 13 septembre.